CAF

Ahmad Ahmad a saisi le TAS



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Le désormais ex-président de la Confédération africaine de football (CAF), Ahmad Ahmad, a saisi le TAS de Lausane quelques heures après l’annonce de la lourde sanction que lui a infligée la FIFA (suspension de cinq ans de toute activité dans le football).

L’intéressé a rendu publique une déclaration dans laquelle il reproche à la commission d’éthique de la FIFA d’avoir enfreint des règles au cours de la procédure ouverte contre lui et ne lui a pas permis de présenter ses témoins ainsi que d’autres détails qu’il compte développer dans son mémoire. Sa démarche n’aura aucune conséquence sur le prochain processus électoral duquel il est définitivement exclu.

Dans sa déclaration, Ahmad Ahmad n’a pas caché son objectif. Faire tomber le principe de non suspensif de la décision (suspension). Sa requête n’a aucune chance d’aboutir. Règlement oblige. Sa réaction a le mérite de lever le voile sur plusieurs questions pendantes que, malheureusement, la commission d’éthique «indépendante» de la FIFA n’a jamais pris en charge. Comme par exemple, l’ouverture d’une procédure contre le président de la FIFA demandée par deux anciens membres de la commission citée pour «influence du président de la FIFA dans le cours de l’élection du président de la CAF, Ahmad Ahmad en 2017».

En mai 2017, Gianni Infantino n’a pas renouvelé le contrat des deux hommes, l’Allemand Joacquim Eckert et le Suisse Borbely, qu’il a remplacés par deux autres magistrats qui n’ont jamais déclenché la procédure contre Gianni Infantino. Pour rappel, la veille de l’élection d’Ahmad Ahmad, il a effectué un périple en Afrique au cours duquel il a visité une dizaine de pays et a pesé de tout son poids pour qu’ils votent Ahmad Ahmad.

Eckert et Borbely avaient estimé que le président de la FIFA avait enfreint les «règles de loyauté» ceux-là mêmes que la commission de l’éthique a retenus comme première charge pour suspendre le président de la CAF. Le propos ici n’est pas de défendre l’indéfendable et/ou cautionner les fautes et dérives d’Ahmad Ahmad. Ce qui est valable pour celui-ci doit être valable pour tous. Même pour le président de la FIFA qui lui, le premier, a bafoué le devoir de loyauté.

Avec quel argent Gianni Infantino a payé son périple africain, non inscrit dans le programme de la FIFA ? La commission d’éthique a suspendu le Malgache sur la base de l’article 20 du code d’éthique «acceptation et distribution de cadeaux et autres avantages» en référence à la omra groupée qu’Ahmad Ahmad a payée à des membres du Comex de la CAF sur les fonds de la Confédération.

L’ordonnateur n’avait pas le droit de prendre en charge ce voyage. Selon son entourage, il a remboursé, avec son argent, cette onéreuse facture.

La FIFA n’a pas jugé utile de rendre public cet élément. Gianni Infantino lui aussi a enfreint cet article (20) en offrant gracieusement plusieurs billets VIP en Coupe du monde Russie 2018 à son ami le magistrat suisse. La justice suisse a sanctionné le magistrat pour infraction aux règles et procédures.

Le magistrat a été reconnu coupable de «faute grave», il informait le président de la FIFA des développements de l’enquête ouverte contre Gianni Infantino. La commission d’éthique n’a pas jugé utile de le suspendre 90 jours, comme c’est la règle en pareille situation.

En définitive, le président de la FIFA et celui de la CAF ont toujours été sur la même longueur d’ondes. Ils ont géré leur structure comme un bien privé. Ahmad Ahmad ne reviendra pas.

Il paie cash ses errements et sa mauvaise gestion des affaires de la CAF et son obstination à ne pas prolonger le mandat de la Sénégalaise et néanmoins secrétaire générale de la FIFA, Fattouma Samoura, que le président de la FIFA aurait bien aimé la voir s’installer définitivement au Caire pour libérer la place à une autre personne.


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