Pr Radia Bernaoui. Directrice de l’Institut national de recherche en éducation (INRE)

«La crise sanitaire va nous inciter à revoir notre système éducatif »



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La professeure Radia Bernaoui, récemment installée à la direction de l’Institut national de recherche en éducation (INRE), annonce, dans cet entretien, l’ouverture d’un concours de recrutement de 47 chercheurs, titulaires de doctorat. L’effet de la pandémie de la Covid-19 sur l’école et la révision des manuels scolaires figurent parmi les priorités des enquêtes de terrain prévues cette année.

– L’INRE s’apprête à mettre en place des équipes de recherche. Pour cela, un appel pour le recrutement de titulaires de doctorat vient d’être lancé. En quoi consiste cette démarche ?

L’Institut a pour mission la recherche en pédagogie et en éducation et l’évaluation permanente du système éducatif. Dans cette perspective, des chercheurs sont appelés à travailler sur le terrain, ce qui permet d’évaluer leur perception de la réalité de l’école.

La mutualisation des connaissances produites par les différentes équipes de recherche favorise donc le partage des prises de décisions et le choix des outils méthodologiques, dont l’objectif est d’aller vers l’innovation et le progrès pour une école de qualité.

Cette mutualisation du capital intellectuel détenue par les chercheurs ne peut se concrétiser qu’avec la constitution des premières équipes de recherche pluridisciplinaires dans le domaine de l’éducation, réunissant non seulement les compétences scientifiques universitaires, mais également la connaissance du terrain et l’expérience pédagogique du secteur de l’éducation nationale.

De cet état de fait, des équipes de chercheurs doivent être constituées dans le cadre de projets structurés autour de divisions de recherche, dont trois principales sont déjà mises en place, à savoir Ecole et son environnement ; Gouvernance éducative ; Enseignement en didactique des disciplines et innovation pédagogique.

L’INRE lance alors l’ouverture d’un concours de recrutement sur titre pour 47 postes de maîtres de recherche classe B, titulaire d’un diplôme de doctorat en sciences ou d’un diplôme reconnu équivalent dans toutes disciplines confondues, à savoir en sciences de l’éducation, didactique, psychologie scolaire, management des organisations, sciences et technologies de l’information et de la communication, systèmes d’information, réseaux et télécommunication, probabilités et statistique.

– Le ministère de l’Education nationale a certainement exprimé ses besoins. Quel est donc votre plan d’action, une fois ces chercheurs recrutés ?

Effectivement, le ministère exprime ses besoins par des défis à réaliser, à court, moyen et long termes. Définir des priorités et les organiser en fonction de leur importance pour passer à l’action sont indispensables selon un plan et des objectifs stratégiques. A première vue, le plan d’action de l’INRE pour l’année 2021 donnera la priorité à la révision des manuels scolaires et à l’amélioration des pratiques.

La formation et le développement professionnels des enseignants, notamment la formation dans le domaine des TICE, ne sont pas négligeables pour perfectionner les pratiques des enseignants dans l’environnement numérique.

La relation entre l’environnement social et éducatif est envisagée dans le plan stratégique de l’INRE, en menant des enquêtes nationales auprès des écoles sur différentes thématiques de recherche, telles que l’effet du confinement et la Covid-19 sur l’enseignement en Algérie ; la motivation, la réussite et la persévérance à l’école ; la violence scolaire ; le plagiat et la tricherie à l’école…

La contribution des futurs chercheurs recrutés va sans doute produire des savoirs au service de l’éducation. Dans ce sens, la production scientifique et la valorisation des résultats de la recherche vont améliorer la pratique en classe et réfléchir sur une pédagogie efficace de l’école.

Nous avons aussi pensé à créer une revue spéciale éditée par l’INRE, qui s’intitule Education et didactique, permettant aux acteurs de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur de publier leurs travaux de recherche.

Le ministère envisage une mise en œuvre des préparatifs scientifiques et méthodologiques pour les élèves pendant l’année scolaire afin d’organiser des olympiades dans différents domaines pour préparer les élèves à l’olympiade au niveau national et international.

L’objectif est d’encourager une culture scientifique et d’instaurer des échanges interculturels chez les élèves. Ceci va inciter l’INRE à créer une base de données nationale des élèves les plus talentueux en Algérie.

– Vous ambitionnez aussi de créer une nouvelle division portant sur les technologies éducatives. Une urgence au vu de l’expérience non dénuée de reproches du e-learning pendant le confinement à cause de la pandémie de Covid-19. Un commentaire ?

Cette crise sanitaire va nous inciter à revoir notre système éducatif, d’enseignement et de recherche en termes de créativité à l’ère du numérique, de manière à permettre d’augmenter la flexibilité de l’apprentissage, d’améliorer la communication entre enseignants et élèves.

Cette division envisage des axes de recherche sur les technologies d’évaluation et de validation des solutions technologiques pour l’éducation et d’activité de transfert des connaissances sur l’usage du numérique dans l’éducation.

– L’Institut pourra-t-il désormais avoir un droit de regard pour apporter sa contribution pratique à résoudre plusieurs situations critiquables dans le secteur ?

D’une manière générale, l’absence de supports de mutualisation des ressources et des compétences est soulevée comme une grande problématique. Ce constat nous amène à réfléchir à la mise en place d’un système d’information qui incitera au partage des connaissances.

Différentes contraintes sont dues à la dispersion et au manque de visibilité des résultats de recherche, par le cloisonnement institutionnel, le manque de données multisectorielles et enfin l’absence de supports de mutualisation des ressources et des compétences, comme je viens de le signaler.

Un projet de mise en place d’un Observatoire national de la recherche en éducation en Algérie est planifié dans les perspectives d’action de l’INRE.

Ce sera un outil de pilotage et de valorisation, de visibilité des connaissances, de savoir-faire et de la recherche scientifique, à travers le développement d’une plateforme collaborative (bases de données sur les établissements scolaires, les institutions de recherche, les laboratoires de recherche, les projets, les experts et leurs travaux).


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