Dalila Touat condamnée à 18 mois de prison ferme



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Sévère condamnation au tribunal de Mostaganem contre une activiste. Dalila Touat, enseignante de physique de 45 ans, a été condamnée à 18 mois de prison ferme assortie d’une amende pour ses publications sur les réseaux sociaux, a annoncé le Comité national de libération des détenus (CNLD).

Le parquet avait requis deux ans de prison ferme assortis d’une amende de 300 000 DA à l’encontre de l’enseignante, lors de son procès le 11 janvier, pour les chefs d’inculpation d’«outrage à corps constitué», «diffamation et publications portant atteinte à l’ordre public».

L’activiste a été placée sous mandat de dépôt le dimanche 3 janvier, après sa comparution immédiate au tribunal de Mostaganem.

Porte-parole des chômeurs, l’enseignante, en grève de la faim depuis son incarcération (deux semaines), «est accusée d’avoir incité les citoyens à ne pas voter lors du référendum sur la Constitution (1er novembre 2020) et outrage à un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions», signale le CNLD. Le verdict a provoqué une large indignation sur les réseaux sociaux.

Une vidéo diffusée montre la mère de Dalila Touat en pleurs. «C’est elle qui s’occupait de moi. Je n’ai qu’elle à mes côtés», dit la mère éplorée.

Militante du mouvement populaire, Fatma Boufenik considère que la condamnation de l’activiste s’inscrit dans «un processus de harcèlement depuis 2011 par ce système». «Dans le mouvement des chômeur(e)s (Dalila Touat) est un leader de la trempe de Tahar Belabbas (qui s’est exilé) et de Gasmi Mohad (sous les verrous à la prison d’Adrar). Mes pensées vont à sa maman ! Dalila a fait son choix, elle l’a réaffirmé haut et fort lundi 11 janvier et savait qu’elle risquait de payer cher sa détermination pour ses convictions. Depuis le 3 janvier 2021, elle est en grève de la faim et on risque de la perdre malheureusement», s’offusque Mme Boufenik dans un post sur sa page Facebook.

Le dossier de Nekkaz devant la Chambre d’accusation

A Mostaganem, une autre activiste, Souria Belghoul, a été convoquée hier par la police. «Elle sera présentée devant le juge d’instruction mercredi 20 janvier, à la suite de la vidéo lors du mariage de Abdelhafid Ferrah (quelques jours après sa sortie de prison)», signale le CNLD.

Il est à préciser, par ailleurs, que des procès de manifestants du mouvement populaire ont été recensés par le CNLD. A Oran, 14 manifestants poursuivis en justice ont bénéficié de la relaxe.

Le parquet avait requis 6 mois de prison ferme à leur encontre, lors de leur procès qui s’est tenu le 21 décembre 2020, au tribunal de Fillawsen (Oran).

Il s’agit du procès de Jamila Loukil (journaliste à Liberté), Noureddine Guellil, Kacem Saïd, Kaddour Chouicha, Abdelhadi Abbas, Walid Belkacem et sept autres personnes, détaille le CNLD qui précise que les prévenus étaient poursuivis pour  «attroupement non armé» et «trouble à l’ordre public».

A la cour d’Alger, la chambre d’accusation examinera demain la demande de liberté provisoire du détenu Rachid Nekkaz, a annoncé Me Heboul Abdellah. Pour rappel, la même chambre a rejeté la demande de mise en liberté provisoire du détenu après l’étude du dossier le 11 novembre.

Nekkaz est en détention provisoire depuis le 4 décembre 2019. Il est poursuivi pour «incitation à porter des armes contre des représentants de l’Etat» (criminelle), «incitation à attroupement non armé» et «publication sur Facebook pouvant porter atteinte à l’intérêt national» (correctionnelle).


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