Université 8 Mai 1945 (Guelma)

Vers un prototype de scooter 100% algérien

Un projet de développement entre l’université 8 Mai 1945 de Guelma et le complexe de cycles et motos cycles de Guelma par abréviation (EPE Cycma-SPA) portant sur l’étude, la conception et la fabrication d’éléments d’un scooter importé (châssis et habillages) ainsi que le développement d’un nouveau prototype de scooter de 125 cc (centimètre cube) est en passe de trouver une issue favorable après plusieurs mois d’incertitudes. «Il y a quelques mois, nous avons été sollicités par l’entreprise Cycma pour un projet mixte. Il s’agit dans une première phase de l’intégration progressive de quelques pièces sur un scooter d’importation et en deuxième phase la création d’un nouveau prototype de scooter.

C’est le laboratoire mécanique des structures sous l’égide de la direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique, qui est chargé de ce projet», a déclaré à El Watan Etudiant le Professeur Ellagoune Salah, recteur de l’université 8 Mai 1945 de Guelma. «Le ministre de l’Industrie nous a confirmé que ce projet va être relacé puisque c’est au niveau de son département qu’il est resté bloqué», précise notre interlocuteur.

Et de conclure : «Nous avions demandé en 2018 un financement de près de 17 millions de dinars. Il y a eu quelques réserves de part et d’autre notamment de la part du ministère de l’Industrie en rapport direct avec l’appartenance et la domiciliation du projet. Chose certaine, j’espère, les réserves sont aujourd’hui levées suite à l’annonce récente du ministre de l’Industrie lors de visite à l’usine de Cycma de Guelma.»

En effet, le projet n’est pas récent en soi, puisqu’un procès-verbal de réunion des membres du comité de chercheurs de l’équipe mixte, composé de quatre professeurs et de deux docteurs en mécanique, côté université de Guelma, et de trois ingénieurs et un technicien pour la partie Cycma, a été établi le 27 juin 2018. «Ce que je peux vous dire à ce sujet, c’est que nous nous sommes réunis pour faire une demande officielle conformément à l’article 8 du décret exécutif n°13-109 du 17 mars 2013 fixant les modalités de création et de fonctionnement de l’équipe de recherche, sur la base d’un canevas. Notre demande de création a été approuvée par la DRSDT (Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique)», a confirmé le professeur Nouredine Ouelaa, directeur du laboratoire de mécanique et des structures à l’université de Guelma.

Et d’ajouter : «Les membres de cette commission mixte se sont mis d’accord pour l’exécution dudit projet en deux étapes pour une durée de 18 mois chacune portant d’une part sur l’étude, la conception et la fabrication d’éléments d’un scooter importé (châssis et habillages) et ensuite le développement d’un nouveau prototype de scooter de 125 cc (centimètre cube) (châssis et habillages).»

Quant aux travaux de recherches que devraient réaliser les chercheurs en laboratoire, notre interlocuteur précise : «Le travail de l’équipe mixte est de faire le dessin de définition des 58 pièces composant le châssis du scooter et de proposer une méthodologie de fabrication en respect avec les exigences du fabricant, en l’occurrence les pliages, l’emboutissage, l’estampage et la gamme d’assemblage par soudage. Il est question de faire des tests par simulation numérique puis de les tester en statique et en dynamique en utilisant des équipements disponibles au niveau de notre laboratoire.

La partie habillage du scooter composée en matière non métallique est précédée par le design, ensuite il est prévu la fabrication des moules par imprimante 3D.» Notons enfin que le complexe de cycles et motos cycles de la ville de Guelma, fleuron incontesté de l’industrie nationale durant les années 1970 à 1980, était célèbre par sa légendaire «Saxonette», dont le brevet est allemand, qui était rompue à toute épreuve. «Elle est dépassée technologiquement aujourd’hui. L’aval du ministère de l’Industrie pour le financement de la recherche scientifique pour de nouvelles approches est sans conteste justifié», concluent nos interlocuteurs.