Alors que le pétrole maintient son avance

L’OPEP+ face à un nouveau challenge



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L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés se réuniront la semaine prochaine pour discuter des niveaux de production au-delà du mois de mars, alors que les prix du brut ont terminé la semaine en légère baisse – en raison de spéculations sur une annonce d’augmentation de l’offre et d’inquiétudes quant à l’ampleur de la capacité de réserve saoudienne.

Les cours du pétrole ont enregistré, tout au long des dernières semaines, des valeurs jamais égalées en un an, mais les analystes estiment qu’une annonce en faveur d’un assouplissement des réductions de la part de l’Opep+ pourrait inverser la courbe de cotation de l’or noir et engendrer une baisse des cours.

En attendant la prochaine réunion de l’Opep+, prévue le 4 mars, la Russie a indiqué qu’elle était favorable à un assouplissement supplémentaire des réductions de production pour éviter la surchauffe du marché, alors que le ministre saoudien de l’Energie, le prince Abdelaziz Ben Salmane, a exhorté le groupe, à être «extrêmement prudent» car la pandémie constitue toujours une menace pour la demande.

«Un retour à la phase ‘‘trois’’ initialement prévue par l’Opep+ signifierait une augmentation de l’offre de 2,25 millions de b/j par rapport aux niveaux de mars», a déclaré Gordan Gray, responsable mondial de la recherche sur les actions pétrolières et gazières chez HSBC.

«Les fondamentaux du marché pourraient probablement absorber un tel montant au deuxième trimestre – si la demande se rétablit suffisamment – mais l’annonce d’une augmentation immédiate de cette ampleur risquerait d’effrayer le marché. Le résultat le plus probable est un passage par étapes à la phase ‘‘trois’’ de l’offre. Probablement une augmentation de 0,5 million de b/j au plus en avril», a encore indiqué HSBC.

Pour sa part, l’analyste principal du pétrole et du gaz de BCS Global Market, Ron Smith, a déclaré, cité par l’agence Platts : «Si (l’OPEP+) adoptait une démarche prudente les prix du pétrole pourraient facilement décoller et passer à 70 dollars le baril.»
Les prix du pétrole ont chuté vendredi dernier, jour de cotation hebdomadaire, alors que le dollar américain augmentait tandis que les prévisions tablaient sur une hausse de l’offre de brut en réponse à une augmentation des prix au-dessus des niveaux pré-pandémique.

Les contrats à terme sur le brut américain West Texas Intermediate (WTI) ont terminé en baisse à 61,50 dollars le baril, alors que les contrats à terme sur le Brent pour avril, qui ont expiré vendredi, ont chuté de 75 cents, soit 1,1%, pour s’établir à 66,13 dollars le baril. Le contrat de mai a glissé de 1,69 dollars à 64,42 dollars pour le Brent.

En dépit de cette baisse enregistrée durant la dernière journée de cotation, le Brent a augmenté de 4,8% et le WTI a fini en hausse de 3,8% sur la semaine, et les deux valeurs étaient environ 20% plus élevées au cours du mois en raison des perturbations de l’approvisionnement aux Etats-Unis et de l’optimisme quant à la reprise de la demande grâce aux programmes de vaccination contre la Covid-19.

«C’est un moment risqué», a déclaré à propos de la prochaine réunion de l’Opep+ Bob Yawger, directeur de Energy Futures chez Mizuho, à New York, méfiant, selon Reuters, d’une augmentation potentielle de la production de l’OPEP et de ses alliés.

Des investisseurs parient, en effet, que la réunion de la semaine prochaine de l’OPEP et de ses alliés se traduira par un retour de l’offre sur le marché, estimant que la demande est loin de justifier les niveaux actuels des prix du pétrole.


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