Le variant britannique change la donne



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Cela fait une année, jour pour jour, le 1er mars 2020, que l’Algérie a enregistré les premiers cas autochtones de Covid-19 après l’apparition du premier cas, un ressortissant italien travaillant à Hassi Messaoud, le 25 février 2020.

La contamination de 16 individus d’une même famille à Blida, lors d’une fête familiale par un immigré venu de France, a été enregistrée deux jours après. Une mère de famille et ses deux filles ont été hospitalisées le 29 février 2020 à l’EPH de Boufarik. Un premier foyer s’est donc constitué dans la wilaya de Blida, épicentre de l’épidémie, qui a fini par se propager à travers les 48 wilayas du pays.

Un premier confinement total a été décrété sur toute la wilaya de Blida pour être ensuite élargi à d’autres régions du pays après avoir enregistré deux vagues épidémiques respectivement en avril et en novembre. Des mesures sanitaires strictes ont été prises pour endiguer l’épidémie, dont la fermeture des frontières.

Ce qui aurait en grande partie permis de stabiliser la progression et éviter le pire. La situation épidémiologique a donc connu des courbes en dents de scie durant des mois pour finir avec une stabilité du nombre de cas depuis trois mois. Ce qui a amené le gouvernement à décider la levée du confinement strict et un réaménagement des mesures sanitaires en allégeant certaines ou en reconduisant d’autres.

L’arrivée du variant britannique une année après risque de compliquer la situation.

Depuis, le nombre total des cas confirmés de coronavirus s’élève ainsi à 112 960, dont 155 nouveaux cas durant les dernières 24 heures, soit 0,4 cas pour 100 000 habitants, sans compter bien sûr le nombre des cas probables pris en charge et soignés, mais non notifiés par le ministère de la Santé. Ce qui représente environ la même proportion que ceux confirmés par test RT/ PCR. Le nombre des décès est estimé, toujours selon le ministère de la Santé, à 2979, alors que le nombre de patients guéris est passé à 77 976.

La non-déclaration officielle des cas probables est une particularité algérienne, alors que le bulletin épidémiologique de suivi de la pandémie de l’INSP consacre la même évaluation et interprétation que les cas positifs confirmés par PCR.

D’ailleurs ,le dernier numéro montre les tendances du nombre des malades pour lesquels une confirmation biologique ou radiologique a été obtenue et qui ont été publiées sur le site du ministère de la Santé. «Pour les cas dépistés par l’imagerie médicale, huit wilayas ont une incidence supérieure à 500 cas pour 100 000 habitants. Ce sont Médéa (1 763,01 vs 1 734,32 ; Centre), Bordj Bou Arréridj (1 053,99 vs 1 050,94 ; Centre), Blida (824,08 vs 806,24 ; Centre), Chlef (734,53 vs 722,94 ; Centre), Tébessa (647,17 vs 558,26 : Est), Alger (579,48 vs 571,32 ; Centre), El Bayadh (526,51 vs 524,40 ; Sud) et Tiaret (522,50 vs 515,54)», signale l’INSP.

Et de préciser que pour la région ouest du pays, au cours des trois premières semaines de février, on note une augmentation durant les sept derniers jours, des cas probables, essentiellement dus à une hausse importante des cas dans la wilaya d’Oran. «Ainsi, cette dernière qui traditionnellement utilise pratiquement exclusivement la confirmation biologique, a diminué de plus de moitié les notifications des cas confirmés et a enregistré une hausse importante des cas dépistés par l’imagerie médicale, probablement en rapport avec une indisponibilité de la RT-PCR», note l’équipe de l’INSP.

Il est donc clair que l’utilisation des tests pcr pour le diagnostic de la Covid-19 ne dépasse pas les 50%. Pourtant, plus d’une centaine de centres effectuent des tests PCR sans compter les laboratoires privés dont les prix ont été revus à la baisse et pris en charge par la Sécurité sociale.

Pourquoi tient-on compte encore des cas diagnostiqués par scanner considérés probables ? Pour le Dr Yousfi, infectiologue et chef de service à l’EPH de Boufarik, le recours à l’imagerie pour le diagnostic de la Covid-19 n’a plus sa raison d’être, si ce n’est pour le suivi des patients. «Contrairement au début de l’épidémie, où seulemet l’IPA effectuait le diagnostic, les tests PCR sont actuellement disponibles dans plusieurs centres répartis sur le territoire national. Ils effectuent cet examen de diagnostic sans problème. On ne doit plus parler de cas probables diagnostiqués à l’imagerie. Cela n’a aucun sens. Les tests PCR et les tests antigéniques restent les examens de référence pour confirmer les cas de Covid-19», a-t-il encore souligné. Et d’appeler le ministère de la Santé à revoir son instruction relative aux moyens de diagnostic de l’infection au nouveau coronavirus. 


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