«Il n’existe pas de révolution faite que de marches»



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La responsable du PT évoque le danger que fait peser sur le hirak un courant obscurantiste. Un courant, précise-t-elle, «qui s’est déployé timidement au début de la révolution, mais qui s’est renforcé par la suite».

Le Parti des travailleurs ne demandera jamais l’arrêt des marches. Mais, aujourd’hui, les marches ne suffisent plus. Il n’existe pas dans l’histoire de l’humanité une révolution faite que de marches. Il faut que des forces de la société encadrent cette révolutionnaire et il faut une jonction entre les revendications économico-sociale et politico-démocratique.» C’est ce qu’a suggéré, hier, Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), lors d’une conférence de presse animée hier au siège de son organisation.

Pour la leader du PT, «la paupérisation qui touche des millions de familles algériennes nous ramène à la nécessité de mettre un contenu social et économique à la révolution de février, car le changement ne saurait être réduit aux seules libertés démocratiques». A ce sujet, Louisa Hanoune pense que «la révolution du 22 Février n’a pas réalisé ses objectifs». Selon elle également, «la victoire du peuple a été confisquée par un coup de force pour sauver le système» ; le pouvoir de fait qui s’est imposé après la démission de Bouteflika, explique-t-elle. Il a mis en place, ajoute-t-elle, «un dispositif répressif renforcé et imposé des élections présidentielles consacrant le maintien du même système ‘‘honni’’, ‘‘putréfié’’, car périmé depuis Octobre 1988, contre la volonté de l’écrasante majorité du peuple».

«Une situation difficile»

Mme Hanoune a dénoncé en outre les voix qui mènent campagne à l’intérieur du pays et à l’étranger pour que le processus révolutionnaire reste exclusivement sur le terrain politique, comme si le temps, dit-elle, s’est arrêté en février 2019. «La situation était déjà très difficile pour les travailleurs, la jeunesse et les larges couches, entraînant la multiplication des suicides, l’explosion de la hogra et des expressions de la décomposition. Aujourd’hui c’est encore pire, c’est l’effondrement généralisé, tel un tsunami qui a dévasté l’économie nationale et les conditions de vie de la majorité écrasante», constate Mme Hanoune qui accuse le gouvernement d’avoir recouru à un confinement à la «hussarde» afin de consacrer une politique de désertification industrielle et sociale et de «bâillonner les libertés».

La responsable du PT s’est dite convaincue que s’il n’y avait pas eu la pandémie de Covid-19 et le confinement, le contenu social et économique de la 2e révolution algérienne se serait imposé dans un processus naturel, réalisant la jonction entre les questions politiques démocratiques et les questions socioéconomiques et provoquant la décantation sociale.

«Oui, nous marchons ensemble pour le départ du système, mais les travailleurs et les retraités ont besoin du versement et de l’augmentation de leurs salaires et pensions et cela est valable pour les larges couches vulnérables poussées à la détresse sociale», note Louisa Hanoune qui met en garde «contre ceux qui veulent d’abord chasser le système puis poser les autres questions !» «Ce discours a été servi aux peuples tunisien et égyptien et à de nombreux autres qui se sont soulevés.

Le résultat a été la confiscation des révolutions. D’autres voix avancent qu’il faut écarter les idéologies c’est-à-dire consacrer la pensée unique. C’est un piège mortel», avertit la leader du PT rappelant que «la révolution du 22 Février est surtout le produit d’accumulations d’aspirations opprimées et de luttes». Au PT, explique Hanoune, «un débat a été engagé autour de la question du leadership de la révolution et à l’unanimité il a été conclu que les organisations de travailleurs et les étudiants sont les plus aptes à encadrer et à prendre la direction de la révolution». «Il s’agit là d’un débat central et vital.

Il faut définir quelles sont les forces organisées dans la société et qui sont capables de diriger ce processus révolutionnaire. Nous avons pensé aux organisations syndicales regroupant des travailleurs et les étudiants qui sont une partie de l’élite», indique-t-elle. «La sauvegarde et le sauvetage de cette révolution consistent à empêcher sa déviation», a martelé Louisa Hanoune qui évoque le danger que fait peser sur le mouvement un courant obscurantiste.

Un courant, précise-t-elle, «qui s’est déployé timidement au début de la révolution, mais qui s’est renforcé par la suite». C’est surtout à l’étranger, dit-elle, que ce courant agit en mobilisant de l’argent et des moyens médiatiques. «Ses instigateurs veulent faire dévier le processus révolutionnaire pour reproduire les scénarios vécus dans d’autres pays», prévient Louisa Hanoune.


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