Frappes de la coalition arabe au Yémen

La capitale Sanaa ciblée



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La coalition militaire dirigée par l’Arabie Saoudite a mené hier des frappes au Yémen, notamment sur la capitale Sanaa, contre les rebelles houthis, rapporte Reuters.

Cette opération intervient après l’annonce par la coalition de l’interception en Arabie Saoudite de 12 drones lancés dimanche contre le royaume wahhabite par les rebelles au Yémen. Ces tirs n’ont pas été revendiqués, mais l’agence officielle saoudienne, SPA, a accusé les Houthis, qui ont multiplié les tirs contre le royaume saoudien ces dernières semaines.

Depuis 2015, la coalition intervient aux côtés des forces gouvernementales yéménites dans leur guerre contre les rebelles houthis. S’estimant marginalisés, les Houthis déclenchent en 2004, depuis leur fief Saada (nord), la guerre au pouvoir central. En septembre 2014, ils entrent dans la capitale Sanaa, appuyés par des partisans de l’ex-président Saleh, et occupent, entre autres, le siège du gouvernement.

A la mi-octobre, ils se saisissent du port d’Al Hodeïda sur la mer Rouge, puis progressent vers le centre du pays. Le 20 janvier 2015, ils s’emparent du palais présidentiel à Sanaa et encerclent la résidence du président Abd Rabbo Mansour Hadi, qui fuit vers Aden, au sud, puis en Arabie Saoudite. En mars 2015, une coalition menée par Riyad, et à laquelle participent, entre autres, les Emirats arabes unis, lance une opération aérienne pour bloquer l’avancée des rebelles vers le Sud. Washington fournit un soutien en logistique et en renseignement.

Le 29 novembre 2017, la crise entre les Houthis et l’ex-président Saleh dégénère. Le 2 décembre, ce dernier propose au royaume wahhabite de «tourner la page», à condition qu’il lève le blocus renforcé un mois plus tôt après un tir de missiles par les Houthis au-dessus de Riyad. Le 4 décembre, Abdallah Saleh est tué par des rebelles houthis, qui renforcent leur présence à Sanaa.

Imbroglio

Fin janvier 2018, des séparatistes du Sud, Etat indépendant avant sa fusion avec le Nord en 1990, se retournent contre les forces gouvernementales à Aden et assiègent le palais du président Hadi. Une intervention saoudo-émiratie met fin aux hostilités.

Le 13 juin 2018, les forces progouvernementales, appuyées par Riyad et Abou Dhabi, lancent une offensive sur Al Hodeïda.

Le 13 décembre de la même année, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, annonce des accords pour mettre fin aux combats, en particulier dans cette ville portuaire.

Le 7 août 2019, des affrontements opposent à Aden des éléments séparatistes de la force «Cordon de sécurité», entraînée par les Emirats, aux troupes du gouvernement, soutenues par Riyad.

Le 29 août, les forces séparatistes reprennent Aden.

En septembre, les rebelles revendiquent des attaques contre deux installations pétrolières saoudiennes. Riyad et Washington accusent l’Iran, qui dément. Fin décembre 2020, plusieurs explosions ont fait au moins 26 morts à l’aéroport d’Aden, la capitale provisoire du Yémen, au moment où a atterri un avion transportant le nouveau gouvernement d’union.

Ce nouveau gouvernement, rassemblant des ministres pro-pouvoir et des séparatistes du Sud, a été formé le 18 décembre sous l’égide de l’Arabie Saoudite.

Ces deux camps, qui se disputaient le pouvoir dans le Sud, sont alliés contre les rebelles houthis.

Dans son discours de politique étrangère, le 4 février, le nouveau président américain, Joe Biden, a fait état de la fin du soutien à la coalition saoudienne.

En outre, il a soutenu que «cette guerre doit cesser». Le 12 février, le secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken a annoncé le retrait de Ansar Allah, groupe des rebelles houthis, de la liste noire des «organisations terroristes étrangères». Soit un mois à peine après que l’administration de Donald Trump ait intégré les Houthis à sa liste noire.


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