Les confidences de Aymen Benabderrahmane



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L’Algérie se dirige-t-elle vers une amnistie fiscale ? La question posée hier au ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, lors de l’émission matinale de la Chaîne 3 «L’invité de la rédaction», si elle a le mérite d’avoir permis à l’interviewé de s’étaler en long et en large sur l’épineuse question de l’informel, n’en a pas pour autant évacué totalement l’épais brouillard qui entoure les réelles intentions du gouvernement.

Quoi que… Car dans le même temps, le ministre n’a pas non plus réfuté l’existence de ce projet dans les tablettes de l’équipe du président Tebboune. Benabderrahmane n’a-t-il pas cru utile et opportun de prononcer le mot «amnistie» quand tout son discours construit sur la nécessité de ramener dans le giron de l’Etat le secteur informel le suggère amplement ? Un secteur qui ne pèse pas moins de 6000 milliards de dinars (environ 60 milliards de dollars), selon ses propres chiffres.

Tous les gouvernements qui se sont succédé depuis la chute drastique des revenus des hydrocarbures du pays n’ont pu relever le pari de canaliser l’argent de l’informel vers les circuits bancaires. Les différentes politiques mises en place ont essuyé un échec cuisant. Ce secteur s’en est sorti beaucoup plus renforcé au fil des ans.

En témoigne son poids grandissant dans l’économie. Le fait est d’autant plus grave que l’économie du pays a plus que jamais besoin de cette manne financière à l’heure où la fiscalité pétrolière faiblit. L’équation n’est d’évidence pas facile à résoudre lorsque l’on sait que l’élément de la confiance reste une variable très déterminante. Pour cela, le gouvernement veut visiblement aller plus avant dans le traitement de cette problématique.

La rareté financière, les leçons à tirer de la pandémie de Covid-19 et les besoins vitaux de mettre la machine économique sur les rails ont en dicté certes la nécessité. «On est en train d’œuvrer, au ministère des Finances, pour non seulement inclure cette masse monétaire mais aussi pour rassurer la population détentrice pour essayer de bancariser cet argent», a déclaré le ministre des Finances à la radio.

Alors de quoi s’agit-il au juste ? «C’est de l’inclusion financière. Qui dit inclusion financière dit inclusion fiscale. Si on veut aller vers la justice fiscale, si on veut aller vers la diminution de la pression fiscale, il faut élargir l’assiette fiscale», argumente Aymen Benabderrahmane.

Soit, mais quels sont donc les moyens pour y parvenir, sachant pertinemment que l’informel, tel un serpent de mer, reste un sujet qui échappe par définition à la vigilance et au contrôle. De nouvelles mesures incitatives ? De nouvelles niches fiscales à exploiter ? Ce qui est certain, le ministre l’a affirmé, le gouvernement a la volonté d’aller en tout cas vers un nouveau «recensement de la population fiscale».

«Les gens qui sont en train de subir la pression fiscale, ce sont les fonctionnaires, les employés, l’IRG, c’est 43% à 45% des revenus de la fiscalité ordinaire de l’Etat. C’est énorme. C’est handicapant pour la masse de fonctionnaires. Le recensement de la population fiscale n’a pas eu lieu depuis une trentaine d’années. Ce n’est pas normal», a-t-il plaidé.

Et ensuite d’abattre les atouts dont semble vouloir se doter le gouvernement pour essayer de ramener ce secteur dans la sphère du formel.

«On essaye de mettre en place les mécanismes idoines pour pouvoir assurer une inclusion fiscale à travers le recensement d’une population fiscale, l’adhésion de cette population, engager un processus pédagogique pour une approche rationnelle envers cette population afin de la ramener vers notre sphère, et surtout la rassurer sur les avantages que représente la fiscalisation de leurs activités en termes de couverture sociale et de rétribution de la retraite.

Ce sont des avantages, des privilèges que l’Etat accordera à cette population. Cette population, j’en suis certain, est en méconnaissance de ces avantages, il ne voit que le côté négatif de la fiscalisation. Ce ne sont pas des masses d’argent que ces gens vont payer, c’est par catégories bien entendu.

On est en train d’y travailler… La réforme du code fiscal va dans ce sens. On veut en quelque sorte que l’instrument fiscal soit un instrument d’adhésion volontaire. On va faire un travail d’approche envers cette population. Il y a eu une méconnaissance de la chose fiscale, non pas de la population déjà fiscalisée mais de celle qui gravite en dehors.» Hormis la finance islamique, le ministre informe que «d’autres pistes sont en train d’être discutées». Il y aura des «décisions» dans les semaines à venir. Il est catégorique : «On va aller au-delà… !»             


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