Café littéraire de Biskra

Lazhari Labtar présente Hiziya, princesse d’amour des Ziban



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Pour son premier Café littéraire de l’année, l’association Mosaïque, activant pour la préservation et la promotion du patrimoine matériel et immatériel de Biskra et ses environs, a invité, samedi 27 mars au Maurice Laban Hôtel, l’auteur Lazhari Labtar, à animer une rencontre avec le public autour de son roman « Hiziya, princesse d’amour des Ziban » édité par El Ibriz en 2009.

Loquace et pédagogique, l’auteur est revenu longuement sur la genèse de son œuvre littéraire inspirée par la légendaire histoire d’amour entre Hiziya et Sayyed laquelle a été immortalisée par le poème de Mohamed Benguitoune chanté par Rabah Deriassa, Abdelhamid Ababsa et Ahmed Khelifi faisant entrer cette superbe élégie dans le patrimoine folklorique national de la chanson bédouine.

« Très jeune, j’écoutais cette chanson adorée par mon père et même si je ne comprenais rien aux mots, elle me touchait énormément. Plus tard, j’ai cherché et retrouvé l’origine de cette belle histoire d’amour survenue dans le Sud-est algérien et qui a fasciné tant de gens, dont des traducteurs, des chanteurs, des cinéastes et des romanciers. Dans ce livre, je ne raconte pas l’histoire de Hiziya mais plutôt l’histoire de mon attachement à cette jeune fille fascinante sur qui tout et n’importe a été dit. Hiziya fait partie du patrimoine oral algérien et j’ai pensé que pour en faciliter l’accès aux jeunes, lesquels malheureusement rêvent à travers les rêves des autres, il fallait la transformer en roman en langues arabe et française. Le poème de Benguitoune est sublime. J’ai tissé un récit pour combler des vides, car nous avons pour immortaliser cette histoire juste un poème de 112 vers en arabe dialectal, le tombeau de Hiziya à Sidi Khaled et au moins 6 versions de ce qui se serait vraiment passé entre Hiziya et Sayyed.  80% du contenu de ce livre provient de la réalité et de faits attestés et le reste est imaginaire. C’est l’histoire tirée du carcan de la poésie et romancée de ma Hiziya que je vous propose dans ce livre», a expliqué l’écrivain devant un parterre d’étudiants et d’étudiantes, de gens de culture et de férus de lecture présents à cette rencontre littéraire.

Il faut savoir que Hiziya, issue d’une grande tribu de caravaniers vivant sous les tentes et s’adonnant à la transhumance saisonnière entre Sétif et Biskra, était une jeune fille d’une beauté exceptionnelle que son cousin Sayyed chérissait éperdument. Celui-ci était un orphelin recueilli très jeune par son oncle, père de la dulcinée. Quand Hiziya est morte subitement en 1878 à l’âge de 23 ans, le jeune homme éperdu d’amour et perclus de chagrin alla raconter son histoire et sa douleur profonde au poète Benguitoune qui a su transcrire la beauté de cette femme et la profondeur du désarroi et de la peine ineffable du jeune homme que l’on retrouvera quelques jours plus tard gisant, le corps sans vie entre deux dunes de sable.

UNE FORME LITTÉRAIRE INÉDITE

Voila les grandes lignes d’une des versions de cette histoire d’amour touchant à l’universel comme celles de Romeo et Juliette, de Tristan et Yseult, de Kais et Leila et de bien d’autres couples d’amoureux dont les fins sont toujours tragiques. « Avez-vous remarqué que toutes les histoires d’amour du monde sont intitulées avec le nom de l’homme avant celui de la femme ? Seule celle de Hiziya commence par le nom de la femme. Je suis un féministe convaincu et au-delà de l’histoire de Hiziya, cette représentation élégiaque de l’amour et du destin tragique de Hiziya et Sayyed doit être appréhendée dans sa symbolique universelle et être le prétexte au renforcement des rêves de nos enfants abreuvés d’images de rêves des autres. J’ai écrit ce livre pour éclairer certaines zones d’ombre et mystères de cette histoire extraordinaire. Qu’un poète ait réalisé une aussi belle œuvre dédiée à la beauté d’une femme et à son histoire d’amour survenue au XIXe siècle et avoir autant d’échos relève d’une admirable prouesse littéraire et artistique. Aujourd’hui, il suffit de dire 3 phrases sur l’amour et les remontrances fusent et pleuvent de partout et les gémonies vous sont promises», a-t-il ajouté sans détour.

Interrogés par plusieurs intervenants dont des étudiantes au département de littérature de l’Université Mohamed Khider de Biskra sur le courant et le genre littéraire dans lesquels on pouvait classer ce roman, sur l’ambigüité concernant la focalisation sur la beauté de l’œuvre poétique de Benguitoune ou sur le destin de Hiziya transformé en roman et aussi sur la possibilité de requérir l’inscription de cette œuvre algérienne au patrimoine mondial de l’UNESCO, l’auteur a été disert.

« D’aucuns estiment que ce livre est inclassable dans les cases littéraires traditionnelles, car il a une forme inédite. Il s’agit d’un rom-annexes ou d’un roman documentaire produit après des années de recherches et de fascination pour Hiziya. Je rêve que cette histoire soit adaptée au cinéma avec des moyens hollywoodiens et un grand réalisateur. La trame de ce roman et loin de celle du poème servant de palimpseste révélant à chaque visite une part de cet envoutant amour nomade survenue dans les oasis luxuriantes et les immenses steppes présahariennes de l’Algérie. Cette histoire est universelle et elle mérite amplement une consécration internationale», a-t-il rétorqué avant de se soumettre à la séance de vente-dédicace du livre disponible en arabe et en français et que les présents se sont arraché avec plaisir, a-t-on relevé.    

Hafedh Moussaoui


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