Le cachir, la flambée de LDL et les poils sur la langue !



...

- T’as vu ? Un homme vient de se jeter du balcon !
- Oui ! C’est le troisième depuis ce matin qui met fin ainsi à ses jours. 
- On sait qui c’est ?
- Des barbouzes marocaines en charge de l’interrogatoire de Saâdani !
- ???

Les partis sont libres de participer ou non à la prochaine législative. Et je suis libre de faire mes p’tits calculs et projections sur la « compo » de cette future Assemblée. Elle sera à tendance majoritaire cholestérol ! Et l’on pourra ainsi vérifier les ravages de la consommation immodérée du cachir sur l’organisme. C’est utile de le savoir avant que la pandémie de LDL ne s’étende à tout le pays. Nous saurons au moins où se situe le cluster, le noyau premier de propagation des bilans lipidiques en hausse graisseuse continue. D’après mes calculs, toujours, elle sera aussi à poils et à vapeur. Pas n’importe quels poils, bien évidemment. Des poils sélectionnés. En fonction de leur texture, de leur longueur, de leur épaisseur, de leur docilité au peigne, de leur capacité à aller dans le sens que veut leur donner le barbier en chef. Bon ! J’avoue avoir des connaissances en matière de cholestérol. Par contre, je ne sais rien du domptage des poils. Le processus de pousse et de repousse, de rasage et de contours est-il totalement maîtrisable ? Aucune idée ! J’ai juste quelques notions, apprises en face de ma glace. Le poil, par essence, est revêche. Imprévisible. Surprenant dans sa pousse. Rarement droit. Plus souvent en tortillements spasmodiques. Ainsi, tu peux tenter de réguler ton collier de barbe le matin, une fois dehors, exposé aux quatre vents, il n’est pas sûr du tout que tes poils restent sagement en bon ordre et en bonne intelligence.
Et la vapeur, dans tout ça, me direz-vous ? La vapeur a un rôle de stabilisateur, de fixateur, comme en parfumerie. Elle est ce lien régulateur entre le cachir et le poil. Une sorte de machinerie bien huilée. Tellement bien huilée qu’elle s’autosuffit en LDL, produit elle-même son poison, avant de l’exporter à l’extérieur des murs, en dehors de l’Assemblée. Ce qui me fait dire qu’à partir du 12 juin, nous ne manquerons pas de matière grasse ! Nous en serons même submergés. Et il ne sera pas rare de croiser des gens dans la rue, les lèvres enduites de lipides, tentant d’extirper avec leurs doigts boudinés des poils englués sur leurs langues. Entreprise illusoire ! Essayez, vous, de vous débarrasser de poils collés à votre langue avec des doigts graisseux, tout en dégurgitant du cachir. Autant fumer du thé pour rester éveillés à ce cauchemar qui continue.
H. L.


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