«J’aime regarder les gens lire»



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Le temps aidant, il a fini par faire partie des repères spatiaux des Arcades de Skikda qui longent l’avenue Didouche Mourad. Presque enfoui dans le petit kiosque à tabac qu’il a hérité de son père, Jalil Boudrouma est venu au monde du livre presque par passion.

C’est vers la fin des années 1990 qu’il décide de s’improviser bouquiniste en implantant en face de son kiosque un étalage en bois et d’y exposer des livres d’occasion. L’engouement, relevé auprès des gens, finit par l’encourager et depuis, il continue d’assouvir la passion des bibliophiles skikdis.

Jalil, qui n’est pas un grand lecteur en soi, explique que sa passion pour le livre trouve ses essences dans sa propre éducation. «Jusqu’au début des années 1980, ici à Skikda, on n’allait pas à la plage sans s’accompagner d’un livre. J’aimais lire et j’aimais surtout regarder les gens feuilleter leurs livres sur leurs serviettes de plage.

Une personne qui lit des livres est forcément une bonne personne», rajoute-t-il, sans philosophie aucune. Avant de se convertir en bouquiniste, Jalil reste également connu pour avoir fait partie d’une troupe de musique folkloriste jusqu’au début des années 1980. Avec le défunt Bartallou, il a eu à égayer et des années durant les fêtes skikdies. Aujourd’hui, il poursuit son apport social en rendant heureux mille et un bibliophiles et chaque jour, ils sont des dizaines à faire une halte devant son étalage.

Certains se contentent de feuilleter les livres qui «sentent» vraiment le livre, d’autres en achètent et les autres se dirigent vers le patron des lieux faire leur commande. La grande majorité de la clientèle de Jalil est composée de la gent féminine, comme il tiendra à le mentionner. «Les femmes lisent beaucoup. J’ai même une clientèle fidèle dont je connais les goûts. J’essaye toujours de répondre à leurs doléances en leur procurant le genre, les auteurs ou le titre qu’elles préfèrent», explique notre bouquiniste.

Côté langue, Jalil juge que le lectorat arabophone reste encore assez faible, quant au hit-parade des genres littéraires les plus prisés, les polars et les romans restent le must attractif de la clientèle. «Les auteurs algériens, comme Khadra et Dib sont très demandés», tient-t-il à rassurer, avant de reconnaître que les S.A.S, Chase et San-Antonio sans oublier l’indétrônable Guy des Cars font partie des livres les plus demandés. Son regret ? «Les jeunes ne lisent pas beaucoup.

La grande majorité de ma clientèle est composé de femmes et d’hommes d’un certain âge. Aujourd’hui, j’essaye de les encourager à lire et il m’arrive souvent de leur recommander des auteurs qui pourraient les intéresser et de leur proposer des livres et des revues scientifiques», avoue-t-il. Jalil, qui reste l’unique bouquiniste dans une ville jadis connue pour sa grande culture, entend, à sa façon, pérenniser ce métier en voie de disparition à Skikda.

Une ville qui, il n’y a pas longtemps encore, comptait pas moins de trois grands bouquinistes, Chibouni, Aliouat et Bouchaâla, sans parler de la dizaine de bouquinistes qui, jusqu’à la fin des années 1970, occupaient une partie des trottoirs de Zkak Arabe. Mais ça, ce fut il y a si longtemps !


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