L’urgence de structuration pour une gestion optimale

La liste des membres du bureau fédéral ne comprend aucun nom d’anciens arbitres internationaux à même de diriger l’atelier arbitrage.

Pourtant, ce segment important du football a plus que jamais besoin d’hommes aux compétences avérées dans le domaine, jouissant d’une expérience et d’une reconnaissance sans limite de leurs pairs. Cette catégorie d’hommes en noir est depuis longtemps marginalisée pour des raisons faciles à deviner. Le nouveau président de la FAF, Charaf Eddine Amara, sera-t-il l’homme qui rendra aux arbitres et à l’arbitrage leur véritable place et leur rôle dans le football algérien ? Dans son programme de candidat, le nouveau président a accordé une place importante à l’arbitrage, promettant d’installer une nouvelle politique et surtout de libérer l’arbitrage de toutes les contraintes qui l’ont fragilisé et nuit gravement à sa notoriété.

Les arbitres ne veulent plus être dirigés par des hommes qui n’ont de leur vie porté l’honorable tenue et un sifflet dans la main. Evidemment, il ne suffit pas d’avoir été ancien arbitre, fut-il fédéral ou international, pour se prévaloir compétent et homme de la situation, car sans un niveau d’instruction appréciable combiné à un vécu propre et prolongé d’une pratique de niveau mondial, bonifié d’une capacité d’écoute de ses collaborateurs et de l’environnement, le tout reposant sur le socle d’une approche inhérente du management dans la gestion de la ressource humaine dans un contexte général et sportif. Beaucoup ne voient la commission d’arbitrage qu’à l’aune d’intérêts étroits nichés dans la commission de désignations.

Dans le souci de palier à cette vision erronée, une franche et sérieuse révision (révolution) s’impose à l’effet de réhabiliter l’arbitrage tant sur l’acte administratif que sur le terrain de la compétition avec une nouvelle configuration d’un département technique indépendant avec des prérogatives claires afin de le prémunir et le mettre loin de toutes les convoitises, pressions et «immixtions» d’où qu’elles viennent. Un directeur technique national du département de l’arbitrage permanent aura pour charge d’organiser les sous-commissions à relation horizontale et verticale en ateliers négligés jusqu’alors. Laquelle négligence a favorisé une déperdition dans la nature de beaucoup de jeunes talents d’arbitres pourtant promis à un avenir radieux.

Il s’agit de la gestion et le suivi inhérents au plan de carrière des arbitres. Etablir un passeport sportif pour chaque arbitre à partir de la ligue de wilaya avec les qualités acquises et les défauts à corriger chemin faisant, leur prise en charge sur les volets de la formation progressive, supervision et évaluation de la performance, cellule d’écoute à leurs multiples préoccupations, analyse imagée et fonctionnelle des carences au quotidien, feed-back pour aboutir à la finalité de ces fameuses désignations à travers les différents paliers de compétition. Naturellement, un panel d’instructeurs, de formateurs et d’évaluateurs choisis selon des critères de moralité d’abord et de niveau de pratique sportive et intellectuel ensuite, sans exclusion, ni marginalisation d’aucune compétence avérée, et cela à tous les niveaux de la pyramide footballistique seront engagés pour l’accompagnement de cette démarche salvatrice pour l’arbitrage dans l’immédiat pour un futur florissant et prometteur.

Il est clair que toutes ces attributions d’ordre technique doivent être sous la coupe du directeur du département technique national de l’arbitrage, lequel aura à schématiser les prérogatives et territoires de chaque sous-commission dans la cohérence et le respect de la hiérarchie. Bernard Weber a dit : «L’important n’est pas de convaincre, mais de donner à réfléchir.»