Rebel Record Studio, un label plus que prometteur

«Ne jamais rien produire en dessous de l’excellence»



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Perché sur la petite dechra de Tixeraïne, Rebel Record Studio est un label de production de musique arrivé très récemment sur le marché algérien et a comme fondateur Tarik Larbi et Islam Aoudia, deux passionnés de musique et d’audiovisuel. Retour sur ce label qui brise tous les codes de l’industrie du rap algérien.

L’histoire de Rebel Record Studio commence par une amitié entre deux jeunes passionnés, Tarik Larbi et Islam Aoudia. Si l’un est doctorant en sciences politiques à l’université de Bordeaux, le second est titulaire d’un BTS en marketing et a suivi plusieurs autres formations dans le son et le mixage.

Tous deux ont décidé de mettre à profit leurs connaissances et compétences afin de créer un label qui «surfe contre la vague» du moment. «On a voulu créer notre propre vague. L’idée a commencé par un constat de la médiocrité dans la production du son en Algérie. On s’est dit : comment peut-on faire mieux dans le sens technique ? Et, c’est là que le studio est né», précise Tarik Larbi, l’un des fondateurs. Situé dans la petite dechra de Tixeraïne, un petit village clos et ultra conservateur, l’équipe de Rebel Record Studio est aménagé dans un local bien équipé en matériel, mais dans lequel il a fallu d’abord tout rénover de fond en comble.

Usant de leurs moyens propres, que ce soit pour l’achat du matériel ou pour la partie rénovation, il faut savoir qu’au début, il leur a été très dur et compliqué de s’intégrer dans la petite localité. Mais avec le temps, une dynamique forte est née entre les deux parties. Travaillant côte à côte dans une symbiose harmonieuse, Islam est en charge de l’aspect technique, c’est-à-dire le monde du son. Quant à Tarik, il se consacre activement à la partie audiovisuelle, tout ce qui est contenu pédagogique, y compris les recherches, les scénarios et la post-production.

Rap conscient

L’objectif au sens artistique du collectif de Rebel Record Studio est de faire éclore le plus grand nombre d’artistes possibles, non pas juste dans le domaine du rap, mais aussi dans plusieurs autres styles musicaux, notamment le raï ou le gnawi. Au sens sociologique, le label a également un second objectif qui est de créer un organe ayant un rôle particulier, celui de définir la fonction de chacun dans la société. Autrement dit, pousser la production à aller dans le sens de l’éveil de la population pour éveiller les consciences. «Si la musique peut avoir un potentiel pédagogique, nous ce qu’on va faire, c’est l’utiliser en tant qu’épisode historique, mais avant tout pour l’éveil de la population», explique Tarik.

L’idée est donc de se rebeller contre les codes sociétaux, mais aussi impacter la société dans le bon sens. Loin des clichés du rap où la vulgarité des mots a une place importante, le label ne souhaite pas avoir ce type d’expression dans son corpus de chansons.

En fait, le postulat du label s’est inspiré des techniques du «Rap Game» pour s’établir au sens artistique dans le «Rap Conscient», qui est constitué de textes travaillés à la Jacques Brel. De plus, l’équipe s’engage à «ne jamais rien produire qui ne soit pas sous le degré de l’excellence». Bien que le label ne fasse pas dans la production de CD ou de vinyles, ce n’est point une fatalité, car de nos jours, les jeunes sont beaucoup plus axés sur le digital pour écouter leurs musiques préférées. De plus, au sens matériel, les deux producteurs sont assez limités. Ils ne peuvent se permettre de faire une campagne de communication avec diffusion, pochette CD, le tout dans les règles de l’art, du moins présentement. La diffusion de leurs contenus sera donc sur les plateformes YouTube, Facebook et Instagram.

Foi

Avant même de travailler avec un artiste, le label étudie ardemment la personnalité de ce dernier afin de pouvoir faire ressortir réellement son projet. Tout est recherché, du nom de scène de l’artiste, aux écrits des textes, à la scénarisation de la chanson. Il faut également donner une identité graphique, une image en parfaite adéquation avec ce que l’artiste souhaite transmettre. Si beaucoup se demandent si le label se permet d’utiliser un autotune (un logiciel correcteur de tonalité), la réponse est oui et non, car cela dépend de l’artiste. Il peut être utilisé pour certaines chansons comme un correcteur de voix, soit comme une sorte d’embellisseur avec un effet choral ou écho par exemple.

Cependant, la plupart des artistes assument leur voix. D’autant plus que le timbre de la voix dans le rap est une esthétique qui s’accompagne de mots prononcés avec émotion s’imbriquant ainsi dans une musique. «Le rap se construit plus dans la performance vocale, alors que dans le chant, c’est plus dans une bonne articulation», ajoute-t-il. Parmi les artistes avec lesquels le label travaille, nous pouvons retrouver Fouzi qui chante en kabyle, Alien du gnawi, et d’autres qui font du rap tels que Scuty ou Indigène.

Par ailleurs, en tant que label, il y a bien une difficulté à laquelle les producteurs ont du mal à faire face, c’est la ressource humaine. Étant très peu disponibles vu le manque ou plutôt l’absence totale d’établissements de formation, les techniciens du son ou les ingénieurs du son sont très peu présents à part ceux qui ont eu l’opportunité de se former à l’étranger.

Et, par conséquent, la seule source d’information qu’il leur reste pour se former réside sur le net.


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