L’Inde

Une rechute à méditer

L’Inde, pays de plus de 1,3 milliard d’habitants, est en proie à un rebond spectaculaire de l’épidémie de Covid-19 après une certaine accalmie.

Les derniers bilans délivrés par les autorités indiennes donnent à voir, en effet, un tableau épidémiologique des plus affolants. 261 500 nouveaux cas de contamination ont été enregistrés entre samedi et dimanche derniers, selon le ministère indien de la Santé, rapporte le bureau de l’APS à New Delhi. Un véritable record.

Ce chiffre porte à 14 788 109 le total des contaminations enregistrées dans le sous-continent depuis l’apparition de la pandémie. L’Inde a enregistré par ailleurs 1501 décès du coronavirus entre le 17 et le 18 avril, portant le nombre total des victimes de l’épidémie à 177 150 depuis l’irruption du virus.

Durant les 24 heures s’étalant de vendredi à samedi, un nouveau record des contaminations quotidiennes avait déjà été enregistré avec 234 000 nouveaux cas recensés, selon l’AFP, et 1341 décès. Le lundi 12 avril, l’Inde avait connu un autre pic de contagion avec plus de 160 000 nouvelles contaminations en une journée. Et avant ce pic, cela faisait plusieurs jours que le géant asiatique était submergé par une recrudescence agressive de la pandémie avec une moyenne de 100 000 nouveaux cas quotidiens.

Avec cette flambée des contaminations journalières, l’Inde est passée au deuxième rang des pays les plus touchés par le coronavirus dans le monde en nombre de contaminations, devant le Brésil.

Cette rechute virale est observée depuis plusieurs semaines maintenant. Dans un article publié le 10 avril sur le site de Francetvinfo.fr, on peut lire ce constat : «En Inde, l’épidémie de Covid-19 augmente à une vitesse jamais observée depuis le début de la crise sanitaire.

Dans un hôpital de la banlieue de New Delhi, les personnes contaminées affluent de manière exponentielle depuis deux-trois semaines», selon la cheffe du service, le docteur Reshma Tewari. L’unité de soins intensifs est pleine à craquer.

Ces derniers mois pourtant, l’épidémie avait connu une vraie accalmie dans le pays. Dans le même hôpital, France Télévisions avait même filmé «des salles pleines de lits vides en février dernier».

D’ailleurs, le cas indien en cette période d’accalmie intriguait. Le site futura-sciences.com publiait un article le 14 février sous le titre : «Comment expliquer le recul spectaculaire du coronavirus en Inde ?» «Alors que l’Inde était à l’épicentre de l’épidémie de Covid-19 à l’automne dernier, avec un pic à 97 000 nouveaux cas par jour en septembre 2020, le nombre de cas n’a cessé de régresser et se situe aujourd’hui autour de 12 000 cas quotidiens. Le 10 février, la capitale indienne n’a enregistré aucun nouveau cas, une première depuis le mois de mai 2020.

Le nombre de morts est lui aussi en chute libre», relevait cet article. Aujourd’hui, le sous-continent indien est de nouveau dans l’œil du cyclone. «En cause, notamment, la progression dans cette région d’un nouveau type de variant, dit ‘‘double mutant’’ (B.1.617)», explique un papier publié sur le site rtl.fr intitulé «Que sait-on du variant double mutant indien ?»

Et l’auteur de préciser : «Détecté pour la première fois en décembre dernier, il a la particularité de détenir les propriétés de deux souches distinctes. L’une, E484Q, proche du variant sud-africain et brésilien, est connue pour sa contagiosité, la seconde, L452R, pour mieux résister aux anticorps et potentiellement aux vaccins.»

Quelle que soit l’explication de cette flambée, nous devrions méditer sérieusement le cas indien en gardant à l’esprit que nous ne sommes pas, nous non plus, à l’abri d’une «rechute». Tant que ce maudit virus continue à circuler en quelque contrée du globe, la vigilance reste de mise.