Événements de 2001 en Kabylie

20 ans après, la blessure est toujours béante



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Deux décennies se sont écoulées depuis les événements sanglants de Kabylie de 2001, mais la blessure reste toujours béante, notamment pour les familles des personnes tuées lors de cette tragédie.

Hier, un recueillement a été organisé à Agouni Arous, dans la daïra d’Aït Mahmoud, daïra de Beni Douala, à une vingtaine de kilomètres de Tizi Ouzou. Des dizaines de personnes, dont d’anciens délégués des Archs, à l’image de Belaïd Abrika, Mouloud Chebhab et Kaci Berdous, ont rendu hommage à Massinissa Guermah, détonateur des événements de Kabylie. On a remarqué aussi la présence d’Ahcene Cherifi, détenu dans l’affaire des poseurs de bombes, de Bouaziz Aït Chebib, coordinateur du mouvement AKAL (Alliance pour une Kabylie libre) et des représentant de la fondation Mustapha Bacha qui ont assisté à ce recueillement qui se veut, selon Khaled Guermah, un moment d’union et de fraternité. «Ce moment nous a permis de renouer avec le combat et de rencontrer de vrais combattants de tamazight, comme Zahir Moulaoui et Merzouk Touati. Quand on se retrouve avec ces gens, c’est l’espoir qui renaît pour continuer la lutte. Tout le monde est ici présent pour un seul idéal», a-t-il déclaré.

Des gerbes de fleurs ont été déposées sur la tombe de Massinissa tué, pour rappel, le 18 avril 2001, à l’intérieur de la brigade de gendarmerie de Beni Douala. C’est l’étincelle d’une tragédie qui a coûté la vie à 127 autres jeunes. Vingt ans plus tard, l’exigence du jugement des auteurs et des commanditaires de ces assassinats est toujours réclamée. «Ulac smah Ulac !», scandent des jeunes à chaque occasion, histoire de remettre sur orbite la question des victimes du Printemps noir.

Cette revendication est réclamée également par les milliers de personnes qui ont pris part à la marche du hirak, vendredi dernier, à Tizi Ouzou. Mohamed Saidoun, ancien délégué et porte-parole de la coordination communale de Aïn Zaouia et membre de la Coordination des Archs, daïras et communes de la wilaya de Tizi Ouzou, que nous avons contacté, hier, nous dira : «Suite à l’assassinat du jeune lycéen Guermah Massinissa, dans des circonstances mystérieuses, la population en colère exigeait la vérité et la sanction des auteurs de ce crime. Le pouvoir, fuyant toutes ses responsabilités, a répondu par la provocation.»

Embrasement total

Mohamed Saidoun est revenu sur la genèse de ces événements tragiques : «Un embrasement total s’en est suivi. Des assassinats ont été commis à grande échelle, les gendarmes tiraient à balles réelles sur les manifestants. Il y avait une absence totale de médiation pour remédier à la situation, où les populations étaient livrées à elles-mêmes.» Notre interlocuteur ajoute : «Après la constitution d’un cadre de concertation, à savoir  »mouvement citoyen, appelé Archs », la situation s’était nettement améliorée, ce qui avait amené à éviter encore l’effusion de sang.

Le Mouvement avait aussi pour principale mission de réclamer la poursuite et le jugement des assassins, l’arrêt des poursuites judiciaires à l’encontre des manifestants, la prise en charge des blessés, la réparation pour les familles des victimes, la consécration effective de l’identité amazighe, un changement institutionnel qui verra la prépondérance de l’élu sur toute autre fonction exécutive ainsi qu’un programme d’urgence économique pour toute la région.»

Il soulignera, en outre, que «l’exigence d’une réponse publique et urgente, sans dialogue, à toutes les revendications jugées plus que légitimes» était aussi parmi les doléances principales du mouvement des Archs. Notre interlocuteur estime que «le mouvement, uni au début, a connu par la suite des fissures dues à plusieurs facteurs et intérêts bassement mesquins».

Pour lui, le dialogue entrepris avec Ahmed Ouyahia qui s’est rendu, en sa qualité de chef de gouvernement, le 18 avril 2005, à Agouni Arous à l’occasion de la commémoration de l’assassinat de Guermah Massinissa, a «sonné le glas d’un combat héroïque de toute une région». «Je faisais partie du mouvement dès sa création. J’ai contribué avec un document (presque le seul avec Makouda) à la rédaction de la plateforme d’Illoula.

Un autre document pour l’organisation et la structuration du mouvement à la rédaction des principes directeurs du mouvement. J’ai été le premier à avoir refusé le dialogue, malgré les pressions et offres alléchantes», a-t-il révélé. Le 27 avril est aussi la journée la plus sanglante des événements de Kabylie.

Les habitants de la région s’apprêtent aussi à commémorer cette date pour continuer à revendiquer que justice soit faite sur les assassinats du Printemps noir.


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