Plus de la moitié des doses reçues consommées



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Presque trois mois se sont écoulés après la réception du premier lot de vaccin anti-Covid Sputnik V, et la campagne de vaccination n’a pas connu son rythme de croisière.

Bien au contraire, elle est qualifiée, par les professionnels de santé, de lente, voire très lente. C’est d’ailleurs ce qui a été relevé à Constantine lors de la réunion, tenue en début de semaine par la commission de santé de l’APW, en présence du nouveau directeur de la santé, Abdelhamid Bouchelouche.

La séance, qui a passé en revue quelques dossiers liés au secteur, a été consacrée prioritairement à la campagne de vaccination anti-Covid, conjoncture sanitaire oblige.

Il en ressort, selon notre source, la dotation de la wilaya jusqu’à présent de 4406 doses de vaccin. Le vaccin russe Spoutnik V représente 1980 doses et le Chinois Sinovac celles restantes. Les responsables du secteur sont unanimes à dire qu’il y a urgence d’accélérer les opérations de vaccination, d’autant que Constantine connaît ces derniers jours un léger rebond du nombre de contaminations Covid-19.

Lors du lancement de cette campagne, au début du mois de février dernier, les équipes multidisciplinaires affectées à cette mission sont intervenues au niveau de sept établissements, quatre hôpitaux, dont le CHU, et trois polycliniques.

Le premier quota réceptionné à cette fin était estimé à 1300 doses. Les Constantinois, du moins une partie d’entre eux, pourront espérer l’inoculation du vaccin dans les prochains jours, puisqu’un nouvel arrivage est attendu, sauf qu’il est toujours sujet à controverse. Il a même été abandonné ou son utilisation suspendue par plusieurs pays européens suite à l’apparition de cas de thrombose parmi certains patients vaccinés.

Il s’agit du vaccin suèdo-britannique  AstraZeneca. «Nous attendons prochainement un arrivage du vaccin AstraZeneca», a précisé le Dr Benarab, qui fait état de la consommation de 2727 doses. Soit un peu plus de la moitié du total des doses reçues. «Qui en a bénéficié ?» s’interrogent les citoyens, dont bon nombre s’est inscrit sur la plateforme numérique sans grand succès. «Désormais, la vaccination est ouverte aux adultes de plus de 35 ans pour peu qu’ils se rapprochent des centres de vaccination pour s’inscrire», informe l’élu, indiquant les lieux de vaccination, à savoir les polycliniques de l’arrondissement des Mûriers, de la cité Boumerzoug au chef-lieu de wilaya et celle de la commune du Khroub.

Si les statistiques nationales concernant le nombre de personnes vaccinées restent méconnues, faute de communication, certaines sources médicales avancent le taux d’un peu plus de 1%. Les inscrits sur la plateforme sont, quant à eux, au moins 40 000 jusqu’au début du mois d’avril, selon les récentes déclarations du ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid.

A Constantine, les premières vaccinations, à l’instar du reste des autres régions du pays, ont été destinées au corps médical et assimilés. Des citoyens appartenant aux groupes vulnérables, dont des malades chroniques, ont aussi été vaccinés. Mais la population dans sa majorité demeure dubitative. «Je me suis inscrit sur la plateforme et localement, il y a des semaines, j’attends toujours mon tour», nous dit Hocine, souffrant de deux maladies chroniques. Les spécialistes préconisent la vaccination de 18 à 20 millions d’Algériens pour atteindre l’immunité collective.

Or, pour la capitale de l’Est, dont la population avoisine le million d’âmes, et les quelque 4000 doses sont loin de répondre à cet objectif.


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