Haute tension à jérusalem

Plus de 180 blessés dans des heurts entre Palestiniens et Israéliens



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La ville sainte d’Al Qods (Jérusalem-Est), occupée et annexée par Israël en 1967, fait face, depuis le début du mois sacré de Ramadhan, à une escalade des mesures israéliennes visant à la judaïser complètement.

Des agressions de colons et de forces de l’armée israélienne contre les citoyens palestiniens, leurs biens et leurs lieux saints sont devenus quotidiens.

Ceci a créé une atmosphère tendue qui a atteint son apogée vendredi soir, lorsque des centaines de soldats israéliens se sont attaqués aux milliers de fidèles ayant réussi à pénétrer, malgré les mesures restrictives, dans l’Esplanade des Mosquées et dans la mosquée d’Al Aqsa pour faire leurs prières au cours du quatrième vendredi du mois de Ramadhan. Ils ont tiré sur eux des bombes sonores, des bombes lacrymogènes et des balles en caoutchouc alors qu’ils étaient en pleine prière des taraouihs.

Le but était de vider la mosquée et toute l’esplanade des mosquées de la présence palestinienne. Cette agression, la plus grande depuis des années, a fait 200 blessés parmi les fidèles selon le Croissant-Rouge palestinien. Des sources israéliennes ont rapporté que 17 soldats ont été diversement blessés au cours des incidents. Les fidèles palestiniens se sont défendus en jetant tout ce qui leur tombait sous la main sur les soldats israéliens, dont des pierres, des chaises, des bouteilles,… Les heurts se sont poursuivis jusqu’à une heure tardive de la nuit.

L’autre cible au cours de ce mois sacré est le quartier de Cheikh Jarrah dans la ville sainte, que le gouvernement israelien tente de vider au profit de colons israéliens. Cinq familles de ce quartier sont menacées d’expulsion de leurs maisons dans lesquelles ils vivent depuis plusieurs générations.

Le président palestinien fait appel au conseil de sécurité

Un mouvement de solidarité avec ces familles s’est concrétisé par une présence quotidienne de citoyens palestiniens dans le quartier pour former un bouclier autour des familles menacées d’expulsion. Plusieurs de ces citoyens solidaires ont été agressés sauvagement par les forces d’occupation.

Cinq d’entre eux ont été blessés dans la nuit de vendredi à samedi et une quinzaine ont été arrêtés dans la nuit de jeudi à vendredi. «Le gouvernement israélien est responsable des événements à Al Qods occupée et de leurs conséquences», a déclaré le président palestinien

Mahmoud Abbas, tard dans la nuit de vendredi, sur les écrans de la télévision palestinienne. «Le terrorisme des colons ne fait que nous encourager à nous attacher encore plus à nos droits légitimes, de mettre fin à l’occupation et d’établir un Etat palestinien, pleinement souverain, avec sa capitale éternelle, Al Qods», a ajouté Mahmoud Abbas.

Il a également appelé la communauté internationale à «prendre ses responsabilités et à mettre fin à l’agression contre le peuple palestinien et ses lieux saints» et a chargé le représentant de l’Etat de Palestine à l’ONU, Riyad Mansour, de demander une réunion urgente du Conseil de sécurité des Nations unies pour mettre en œuvre ses décisions relatives à Al Qods et aux territoires de l’Etat de Palestine occupé.

Des déclarations rares de Mohamed Deif, chef militaire des brigades Ezzeddine Al Qassam, la branche armée du mouvement Hamas dans lesquelles il a affirmé au milieu de la semaine passée que «la résistance ne restera pas les bras croisés et l’occupation va payer un prix lourd à cause de ses agressions dans la ville sainte d’Al Qods et particulièrement dans le quartier de Cheikh Jarrah». De son côté, le chef du Djihad islamique, Ziad El Nakhala, a déclaré vendredi soir que «l’ennemi doit s’attendre à une réponse qui peut arriver à tout moment».

Des déclarations qui témoignent de la grande tension qui règne actuellement dans l’ensemble de la Palestine occupée où un embrasement général peut survenir à tout moment.

 

Ghaza
De notre correspondant  Farès Chahine


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