Affaire de la CFA 

Complot contre Amara ?



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L’affaire de la publication de la liste des arbitres admis au grade fédéral est loin d’avoir livré tous ses secrets. Elle a provoqué une onde de choc dans le football et plus particulièrement le monde de l’arbitrage. Elle a le mérite d’avoir dévoilé une partie de la face hideuse de ce segment important du ballon rond.

Elle a confirmé au grand jour l’existence de larges ramifications, tendance mafieuse, dans les premières rangées de l’arbitrage. Le timing de la publication de la liste sur le site officiel de la Fédération ne laisse aucun doute sur les intentions des auteurs de la manœuvre de déstabilisation qui visait le président de la Fédération et le vice-président de la Commission fédérale des arbitres (CFA), Mohamed Bichari.

Petit à petit, les détails du complot remontent en surface. Selon un membre fédéral, «le président de la Fédération va devoir tirer cette affaire au clair et situer toutes les responsabilités. Ce scandale n’aurait jamais pu avoir lieu sans une large complicité au cœur même de la CFA et des centres de décision au sein même de laFfédération».

Quatre noms sont évoqués avec insistance. Ils feraient partie de la CFA (deux), du bureau fédéral (un) et de l’administration (un). Leur implication dans la forfaiture ne fait aucun doute. Comment des responsables, à différents niveaux de la hiérarchie de la CFA, ont-ils couvert de leur autorité ce grave dépassement ? Ils ont donné le grade de fédéral à des arbitres qui ne remplissaient pas tous les critères contenus dans le règlement de l’arbitrage, eux qui sont, semble-t-il, les garants de l’intégrité et du respect des statuts, lois et règlements. Par leur acte abject, ils ont allégrement franchi la frontière de l’interdit.

C’est aussi une grave forme de corruption et de dérive qui porte atteinte à l’image, aux valeurs et symboles de l’arbitrage. Lorsque l’ancien arbitre international, Abderrahmane Bergui, ex-membre du bureau fédéral et président de la Commission centrale d’arbitrage sous le court mandat du regretté président de la FAF, Rachid Harraigue, a dénoncé les dérives de l’arbitrage, une voix autorisée de la Fédération lui a rétorqué : «Ne parlez pas de l’arbitrage, vous n’avez pas le droit de le faire !».

La suite a donné raison au président de l’association Ouled El Houma. Il défendait, comme il le dit si bien, «les valeurs de l’arbitrage» qui sont des notions étrangères à la culture des parvenus qui ont précipité l’arbitrage en enfer.

Est-il normal qu’après leur forfait, les responsables de cette affaire ne soient pas inquiétés et se sont retirés sous leur tente dans un repli stratégique en attendant des jours meilleurs et peut-être, pourquoi pas, un retour aux affaires à l’avenir ? Ils ont vidé la place, pris tous les cartons contenant les fichiers du panel d’arbitres, ne laissant derrière eux que les fiches d’engagement des arbitres comme seul vestige d’un passé entaché de scandales.

Le président de la Fédération doit mettre sur pied une commission d’enquête indépendante pour situer toutes les responsabilités. Est-il normal que celui qui présidait la CFA, Mohamed Ghouti, ne soit pas du tout inquiété jusqu’à présent ? Il était le patron de la CFA, et à ce titre le premier responsable de tout ce qui touche à l’arbitrage.

Il est encore membre du bureau fédéral, il va accompagner la JS Kabylie en Tunisie, alors que la logique voudrait que ses activités au sein de la FAF soient gelées jusqu’à la fin de l’enquête. Est-ce un pas vers l’impunité ? Ce serait grave.


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