28 civils tués et des dizaines de blessés dans les raids israéliens à Ghaza

Israël s’acharne contre les Palestiniens



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Après de multiples agressions des forces de l’occupation israélienne contre la population dans la ville sainte d’Al Qods occupée, particulièrement dans l’Esplanade des mosquées et dans le quartier de Cheikh Jarrah, ayant fait des centaines de blessés, lundi, la résistance palestinienne armée, dans la bande de Ghaza, est intervenue avec des dizaines de tirs de roquettes et de missiles sur Israël.

Les premiers missiles ont été tirés, lundi, à 18h (heure locale) à la fin d’un ultimatum d’une heure de la résistance adressé à l’occupation israélienne, dans lequel elle exigeait le retrait des troupes de l’occupation de l’Esplanade des mosquées et de la mosquée d’Al Aqsa ainsi que la libération de tous les détenus palestiniens arrêtés durant les événements dans la ville sainte d’Al Qods, qui ont commencé depuis le début du mois sacré de Ramadhan.
La première salve de missiles d’une portée de 120 km, utilisés pour la première fois, a été tirée vers la ville d’Al Qods.

Plusieurs autres missiles et roquettes ont été tirés par la suite par la résistance contre différentes villes et localités israéliennes. Un véhicule militaire de l’occupation a été directement touché par une roquette de type Cornet aux abords de la ligne de frontière. Le Djihad islamique a revendiqué cette opération qui aurait fait des morts parmi les militaires israéliens.

En début de soirée, après une décision du cabinet sécuritaire de l’occupation, présidé par Benyamin Netanyahu, de mener une grande opération militaire contre le mouvement Hamas et la bande de Ghaza, des avions de chasse israéliens ont bombardé les localités de Beit Hanoune et de Jabaliya dans le nord de l’enclave palestinienne, faisant plusieurs martyrs, dont des enfants. Les bombardements se sont poursuivis durant toute la nuit. Des avions de chasse, des drones, des pièces de l’artillerie et même la marine militaire ont ciblé des positions de la résistance, des maisons et des terrains vagues, dans différentes régions de la bande de Ghaza. Les bombardements et tirs de roquettes palestiniens se sont aussi poursuivis durant toute la nuit de lundi à mardi et dans la journée d’hier.

La détérioration de la situation sécuritaire s’est propagée à l’ensemble des territoires palestiniens. Des heurts entre les citoyens palestiniens et des forces de l’armée de l’occupation ont été signalés à Al Qods, à Ramallah près du barrage militaire de Kalandiya, à Al Khalil, à Naplouse, à Jenine, à Ariha et même à l’intérieur d’Israël, comme la ville d’Al Led (lod) pour les Israéliens et plusieurs autres villes où il y a une présence de population d’origine palestinienne.

D’ailleurs un citoyen palestinien portant la nationalité israélienne a été tué par les tirs d’un colon israélien à Al Led et des dizaines ont été arrêtés dans des villes, comme Haifa, Al Nassera, Oum El Fahm et autres. Hier, en début d’après-midi, le bilan faisait état de 28 martyrs, dont 9 enfants et une femme, et plus de 152 blessés. A noter que 4 blessés graves ont été admis en soins intensifs.

Avec la pandémie de Covid-19 et l’occupation de la majorité des lits dans les services de soins intensifs, il sera difficile au secteur de la santé dans la bande de Ghaza de prendre en charge, convenablement, un grand nombre de blessés graves. Des sources militaires de l’occupation prétendent avoir réussi à tuer 15 membres de la résistance palestinienne appartenant aux mouvements Hamas et au Djihad islamique.

Les brigades Ezzeddine Al Qassam, la branche armée du Hamas, a annoncé, dans un communiqué de presse, qu’un certain nombre de ses combattants sont tombés en martyrs ou sont portés disparus, sans donner plus de précisions. Quant au Djihad islamique et sa branche armée Saraya Al Qods, la deuxième force militaire dans la bande de Ghaza, il a annoncé que trois de ses commandants militaires sont tombés en martyrs dans le bombardement d’un appartement au centre de la ville de Ghaza.

Des morts dans le camp israélien

Les salves de roquettes palestiniennes tirées sur le sud de l’Etat hébreu dans cette nouvelle confrontation militaire sont d’une intensité inhabituelle. Plusieurs centaines de ces roquettes ont été lancée en un laps de temps relativement court, moins de 24 heures. Le mouvement Hamas a affirmé avoir tiré 137 roquettes en l’espace de 5 minutes sur la ville d’Asqalan (Ashkelon pour les Israéliens), hier après-midi. Certaines ont causé des dégâts matériels importants. Les roquettes palestiniennes ont tué 2 Israéliens et les blessés se comptent par dizaines, selon des sources médiatiques israéliennes. L’armée israélienne, qui a convoqué 5000 de ses soldats réservistes, semble décidée à mener une longue et vaste campagne militaire dans la bande de Ghaza.

Par ailleurs, Israël aurait refusé une médiation égyptienne visant à mettre un terme au conflit militaire. La résistance de son côté ne semble pas pressée d’arrêter cette bataille et a affirmé qu’elle réserve des surprises à l’armée de l’occupation israélienne, bien qu’elle ne désire pas aller vers une guerre totale. Ismail Haniyeh, chef du bureau politique du mouvement Hamas, a déclaré hier que «son mouvement a décidé de poursuivre la bataille tant que l’occupant n’arrêtera pas tous les aspects de l’agression et du terrorisme à Al Qods, et dans la mosquée d’Al Aqsa». Il a affirmé dans un communiqué de presse que «l’équation liant Al Qods à Ghaza est fixe et ne changera pas. Al Qods a appelé et Ghaza a répondu».

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a condamné, hier, l’agression israélienne contre la bande de Ghaza et sa population et qui a fait, jusqu’à maintenant des dizaines de victimes civiles. «Le gouvernement israélien et ses différentes branches sont pleinement responsables de l’agression brutale continue contre notre peuple à Jérusalem-Est, leurs lieux saints et leurs maisons», a-t-il martelé.

Il a par ailleurs tenu la communauté internationale pour «responsable par son silence et son incapacité à faire pression sur l’Etat occupant pour qu’il mette fin à cette agression et aux crimes qui l’accompagnent». Le ministère palestinien des Affaires a affirmé que «le fait de commettre davantage de massacres contre notre peuple dans la bande de Ghaza par le gouvernement israélien est considéré comme un mépris envers la Cour pénale internationale et ses enquêtes».

Ghaza
De notre correspondant   Fares Chahine


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