Documentaire. Sétif, la fosse commune – Massacres du 8 mai 1945

La plaie béante, une facette méconnue



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Des extraits de Sétif, la fosse commune-Massacres du 8 mai 1945, publié en 2016 par notre collègue Kamel Beniaïche, puis traduit à l’arabe en 2018, composent un film documentaire de 52’. Nouvelle approche , La plaie béante aborde une partie de l’épreuve douloureuse de mai 1945 .

 

L’idée de l’artiste Toufik Mezaâche donne naissance à un texte écrit et raconté par le journaliste enquêtant sur l’horrible boucherie depuis 2005. Au bout de six mois d’efforts, de repérages, de recueil de nouveaux témoignages, de montage d’images poignantes, le projet voit le jour fin avril dernier.

Projeté pour la première fois le 6 mai, le documentaire a été bien accueilli par aussi bien les initiés que par le large public de la maison de la Culture de Sétif ému.

Les douze tableaux retracent, d’une part, les principales causes du complot, exposent de l’autre l’horreur subie par la population indigène échaudée par plus de 110 ans de colonisation. Pour l’auteur, le complot prémédité a commencé en août 1944, après un long séjour à Alger où il fait connaissance avec la montée du mouvement national représenté par les Amis du Manifeste et de la liberté (AML), parti fondé par Ferhat Abbas à Sétif le 14 mars 1944, le général de Gaulle s’inquiète pour le devenir de l’Algérie française.

«Évitez que l’Afrique du Nord ne glisse entre vos doigts»

N’acceptant aucune solution du problème algérien en dehors du discours du 13 décembre de 1943 et de l’ordonnance du 7 mars 1944, le chef de la France libre met en garde. Avant de prendre l’avion en partance pour Paris en août 1944, il instruit le général Henry Martin, coordinateur des forces terrestres de l’Afrique du Nord. «Evitez que l’Afrique du Nord ne glisse entre vos doigts», souligne Kamel Beniaïche pour lequel cette séquence est le premier tableau du documentaire – retraçant une infime partie de l’effroyable crime perpétré par la France coloniale juste après la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Mus par le désir de transmettre la mémoire des victimes d’une répression féroce et disproportionnée, les initiateurs du projet monté sans gros moyens, ont le moins que l’on puisse réussi leur coup : «Instructif à plus d’un titre, l’ouvrage de Kamel Beniaïche, l’un des rares journalistes algériens à s’intéresser à ce pan de notre histoire contemporaine, m’a interpellé. Monter un documentaire n’ayant rien à voir les traditionnels clichés a séduit l’auteur.

Les différents échanges génèrent douze tableaux (les manœuvres de l’ordre colonial, les AML-la mèche, le martyr des orphelins, la razzia, la pièce théâtrale de la plage de Melbou, le bilan amputé, etc.) agrémentés par des interventions et des témoignages inédits.

Le témoignage de femmes, dont deux centenaires est l’autre spécificité du travail agrémenté par des chants sraoui et chaoui. Cette contribution est une manière de transmettre la mémoire à la génération actuelle en droit de connaître la vérité historique.

Éclairer les jeunes générations sur les traumatismes de mai 1945

Une large diffusion du documentaire permettrait à nos jeunes de faire connaissance avec une facette sur ce qui s’est passé en mai 1945», dira, non sans fierté, Toufik Mezaâche , l’autre cheville ouvrière de la belle œuvre : «La plaie béante est une nouvelle approche. Celle-ci tend à éclairer le grand public singulièrement les jeunes générations.

D’autant que les épisodes traumatiques de mai 1945 sont insuffisamment traités. Raconté en arabe dialectal, le doc pointe non seulement du doigt une toute petite partie de l’apocalypse mais déconstruit des contrevérités véhiculées par les porteurs de la mémoire coloniale des décennies durant. Il apporte des éclairages nouveaux, met en outre la lumière sur des faits historiques occultés et méconnus.

Il donne par ailleurs la parole à des victimes s’exprimant pour la première fois», résume Kamel Beniaïche, poursuivant ses recherches qui devraient prochainement déboucher sur un deuxième tome se rapportant à la tragédie de mai 1945 «début de la guerre d’Algérie» pour de nombreux historiens des deux rives.

Pour perpétuer la mémoire et les sacrifices consentis par un peuple épris de liberté et d’indépendance, La plaie béante mérite la citation et une large diffusion, notamment en milieu scolaire et universitaire. La transmission de la mémoire par là .


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