Alors que l’enclave s’enfonce dans une crise humanitaire aiguë

Israël multiplie les crimes de guerre à Ghaza



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Le ministère de la Santé à Ghaza a annoncé, dans son dernier bilan des victimes de l’agression de l’armée d’occupation israélienne sur la bande de Ghaza, que 198 citoyens sont tombés en martyr et 1253 ont été diversement blessés.

Il faut ajouter à ce bilan 3 martyrs tombés en milieu de journée dans une opération d’attentat ciblé exécuté par un drone dans l’ouest de la ville de Ghaza. Un de ces martyrs est Houssam Abou Harbid, commandant des Saraya Al Qods, la branche armée du Djihad islamique dans le nord de la bande de Ghaza.

Les victimes ne feront qu’augmenter tant que le gouvernement de Benyamin Netanyahu s’obstinera à poursuivre cette campagne militaire barbare. Le ministère de la Santé avait affirmé que parmi les martyrs il y a 58 enfants, 34 femmes, 15 personnes âgées ainsi que deux médecins.

Quarante-trois des martyrs sont tombés dans le massacre de la rue Al Wehda (L’unité), près du centre-ville de Ghaza, dimanche, à l’aube, lorsque des avions de chasse israéliens ont rasé 5 bâtiments sans avertir les occupants. Des familles entières ont été décimées dans ce nouveau crime de guerre perpétré devant le monde entier.

La destruction des maisons palestiniennes s’est poursuivie, hier, dans différentes régions de l’enclave palestinienne. Hier, à l’aube, des dizaines de raids aériens violents ont procédé à la démolition de plusieurs axes routiers, dans la ville de Ghaza particulièrement. Beaucoup d’autres reliant les différentes régions de l’enclave palestinienne ont été également bombardés. Ceci a causé des dégâts importants dans les immeubles, les magasins, les réseau d’électricité, téléphonique, de distribution de l’eau courante ainsi que celui des eaux usées dans toutes les zones ciblées par les avions de chasse israéliens.

Manque de carburants et pannes électriques

Avec la fermeture des points de passage entre l’Etat hébreu et la bande de Ghaza, depuis le premier jour de l’agression, une pénurie de carburant est de plus en plus importante et la seule station de production de courant électrique menace de s’arrêter. Si cela arrive, il risque d’y avoir une véritable catastrophe dans l’étroite bande côtière, qui d’ailleurs souffrait déjà de multiples crises générées par le blocus israélien imposé depuis une quinzaine d’années.

Les foyers seront complètement privés d’électricité, les stations de pompages d’eau courante et celles des eaux usées vont s’arrêter. Les hôpitaux ne pourront plus venir en aide aux malades et aux blessés dont la vie dépend d’appareils fonctionnant au courant électrique.

La vie de centaines de malades sera immédiatement menacée. La crise humanitaire est chronique dans l’enclave palestinienne. L’agression sauvage israélienne va tout aggraver et faire de la vie des Ghazaouis un enfer. Une déclaration appelant à un cessez-le-feu immédiat entre Israël et les factions palestiniennes armées dans la bande de Ghaza présentée, dimanche, au Conseil de sécurité de l’ONU par la Chine, la Tunisie et la Norvège a été bloquée par les Etats-Unis, seul membre du Conseil à avoir des réserves sur la nécessité d’une telle entreprise, en ce moment, arguant qu’elle ne contribuerait pas à diminuer les tensions.

La communauté internationale impuissante

C’est la 2e réunion du Conseil de sécurité de l’ONU qui échoue à trouver un consensus sur une déclaration concernant la situation à Ghaza. Le ministre des Affaires étrangères de la Chine, Wang Yi, dont le pays exerce la présidence tournante du Conseil, a déclaré lors d’une séance virtuelle : «Malheureusement, le Conseil de sécurité n’a pas pu parler d’une seule voix à cause de l’opposition d’un seul pays.» Le ministre chinois a appelé les Etats-Unis à assumer leurs responsabilités en adoptant une position juste. M. Wang a appelé également à un cessez-le-feu immédiat et à des mesures fortes du Conseil de sécurité, comme il a réitéré son soutien à une solution à deux Etats. L’administration Biden semble vouloir donner plus de temps au gouvernement israélien pour obtenir des gains dans cette confrontation.

Les pressions sur l’administration américaine qui donne le droit à Israël de se défendre et qui estime qu’aucun prétexte ne peut justifier les tirs de roquettes palestiniennes sur l’Etat hébreu deviennent de plus en plus grandes. Trente-six membres du Congrès américain ont demandé hier un cessez-le-feu immédiat, 28 membres du Sénat représentant le Parti démocrate, dont Bernie Sanders, ont souligné dans une brève déclaration conjointe : «Pour éviter toute nouvelle perte de vies civiles et toute escalade, nous demandons un cessez-le-feu immédiat.»

Les positions des 14 membres du Conseil de sécurité et celles de beaucoup de pays à travers le monde favorables à un arrêt immédiat du massacre israélien sont un autre facteur pouvant accélérer une intervention efficace des Etats-Unis. L’administration Biden pourrait également être forcée à intervenir, si le nombre de victimes palestiniennes civiles devient trop important, ou si l’armée d’occupation n’arrive pas à obtenir une victoire rapide sur le terrain.

Ghaza
De notre correspondant  Farès Chahine

L’OCI condamne les attaques contre  les Palestiniens

L’Organisation de la coopération islamique (OCI), qui a convoqué dimanche une réunion d’urgence virtuelle de ses ministres des Affaires étrangères, a condamné les attaques israéliennes contre les Palestiniens et a exhorté la communauté internationale à agir immédiatement pour faire cesser les opérations militaires d’Israël.

Cette réunion s’est tenue à la demande de l’Arabie Saoudite. Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal Ben Farhan Ben Abdullah, a présidé la réunion. Il a attiré l’attention sur les violations flagrantes du caractère sacré des sanctuaires islamiques par Tel-Aviv, sur les attaques commises contre les fidèles et les civils palestiniens, ainsi que sur les violations israéliennes de toutes les résolutions internationales.

Le prince a réaffirmé le rejet par l’Arabie Saoudite des mesures et des projets provocateurs d’Israël visant à expulser de force les Palestiniens de leurs maisons à El Qods-Est et à les soumettre à la souveraineté de l’entité sioniste.

Il a également condamné les opérations militaires qui se sont soldées par des victimes civiles, y compris des femmes et des enfants innocents. Le chef de la diplomatie saoudienne a appelé la communauté internationale à prendre immédiatement des mesures d’urgence pour faire cesser les opérations militaires, acheminer de l’aide humanitaire, apporter des soins aux blessés et s’efforcer de relancer des négociations visant à instaurer une paix basée sur une solution à deux Etats qui soit conforme au droit international et à l’Initiative de paix arabe.

Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad Al Maliki, a pour sa part exhorté les ministres des Affaires étrangères de l’OCI à former un front international pour s’opposer aux crimes de l’entité sioniste et à l’escalade de la violence contre les Palestiniens. R. I.


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