Quelle légitimité pour l’APN ?



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Deux Algériens sur trois ne se sont pas dirigés vers les bureaux de vote pour s’exprimer. Désintérêt sans arrière-pensée politique ou boycott actif, les explications peuvent varier selon le positionnement des uns et des autres par rapport à ce rendez-vous.

Le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, a annoncé, samedi soir, une «moyenne» du taux de participation de 30,20% à l’échelle nationale. Beaucoup d’Algériens se sont mis à commenter ce nouveau vocable (moyenne) inusité jusque-là, même si certains sont allés jusqu’à y voir un choix prémédité d’un système de calcul qui favoriserait un relèvement du taux.

En tout état de cause et même si ce chiffre se confirmerait lors de l’annonce officielle, il demeure assez faible pour des élections législatives qui se voulaient être une étape importante dans la concrétisation de l’«Algérie nouvelle», comme le souhaitent ses promoteurs. Ce sont deux Algériens sur trois qui ne se sont pas dirigés vers les bureaux de vote pour s’exprimer.

Désintérêt sans arrière-pensée politique ou boycott actif, les explications peuvent varier selon le positionnement des uns et des autres par rapport à ce rendez-vous. Mais le résultat est le même : les élections qui ont été organisées, après le début du hirak, donc après la démission de l’ancien président de la République, Abdelaziz Bouteflika, n’ont pas intéressé beaucoup de monde.

Des près de 40% de la présidentielle du 12 décembre 2019, qui a débouché sur l’élection de Abdelmadjid Tebboune à la tête de l’Etat, le pays est passé aux 23,7% du référendum sur la Constitution du 1er novembre dernier et à 30% à l’occasion des législatives. C’est dire que la voie choisie après la démission de Bouteflika – une démarche politique d’ailleurs contestée par le hirak, faut-il le rappeler – n’a pas suscité l’adhésion populaire qui lui confère une certaine légitimité.

Si techniquement l’élection ne peut être invalidée, le législateur n’ayant pas prévu de seuil minimum, il n’en demeure pas moins que dans le contexte actuel, marqué par une fronde populaire qui a débuté en février 2019, il aurait été plus opportun d’aller vers des rendez-vous électoraux qui soient acceptés par un maximum de citoyens.

Désaveu populaire d’un processus

Un taux de participation de 30,20%, et quelles que soient les «justifications» que peuvent trouver les participants à cette faible adhésion, demeure un désaveu populaire vis-à-vis d’une étape d’un processus censé régler la crise.

Il montre également que les participants à ce rendez-vous, qu’ils soient partisans ou indépendants, les listes indépendantes étant pour la première fois dans l’histoire du pays plus importantes que les autres, n’ont pas réussi à convaincre le gros des électeurs.

La machine mise en branle, l’Etat ayant même décidé de prendre en charge financièrement une partie des candidats (les frais de campagne des candidats non partisans de moins de 40 ans), n’a pas fonctionné.

Bien entendu, au vu de la trajectoire qu’ont pris les événements, et là il faut juste rappeler que la campagne électorale s’est déroulée au moment où les marches du hirak ont été empêchées et où plusieurs militants et activistes ont été interpellés, poursuivis et condamnés pour certains d’entre eux, il n’est pas attendu que les autorités remettent en cause le processus en cours.

Or, un Parlement en manque de légitimité, et de représentativité au niveau de certaines wilayas, posera toujours problème. La nouvelle Assemblée était censée remplacer celle, dissoute, qui était à majorité FLN/RND et qui a été frappée par le scandale de la vente des «têtes de liste». Avec un tel score, il est évident que la nouvelle composante fera face au même problème de déficit de légitimité.

Qu’en sera-t-il pour la suite des événements ? Certaines formations ayant décidé de boycotter ce rendez-vous se sont déjà exprimées en mettant en relief, notamment, que ce résultat ne fait qu’«approfondir le fossé entre le pouvoir et le peuple». Les participants, eux, tout en «déplorant», pour quelques-uns, la faible participation, tentent de la justifier, en évoquant la tendance à la baisse enregistrée ces dernières années. Entre temps, rien n’indique que la crise politique est résolue… ou sur le point de l’être, les deux tiers des électeurs ayant tout de même fait l’impasse sur l’élection. 


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