Faible participation des Algériens établis à l’étranger

En tout et pour tout, 902 865 électeurs sont établis à l’étranger, dont plus de 700 000 en France. Il faut dire que ces élections interviennent dans un contexte marqué par le dégoût et la colère des Algériens de l’étranger, lassés de se sentir traités comme des «Algériens de seconde zone».

A Paris comme à Bruxelles ou à Montréal, il n’y a pas eu de files d’attente des Algériens désirant accomplir leur devoir électoral devant les consulats d’Algérie à l’étranger. Ayant commencé à voter dès jeudi, le taux de participation des Algériens de la diaspora tournait, samedi matin, autour de 3%. En tout et pour tout, 902 865 électeurs sont établis à l’étranger, dont plus de 700 000 en France.

Il faut dire que ces élections interviennent dans un contexte marqué par le dégoût et la colère des Algériens de l’étranger lassés de se sentir traités comme des «Algériens de seconde zone».

Les récentes conditions d’accès au territoire national, jugées restrictives, ont accentué ce sentiment. Hier, plusieurs dizaines d’Algériens ont battu le pavé à Paris (place de la République), dans le prolongement des marches du dimanche de la diaspora, répondant à un appel sur les réseaux sociaux de rejeter ce qui est qualifié de «mascarade électorale», et d’exiger l’arrêt de la répression et la libération des détenus politiques.

Le président de l’Autorité électorale indépendante en Algérie, Mohamed Charfi, a constaté un recul de la participation au vote à l’étranger. Si celui-ci s’élevait à 3,72%, samedi matin, le taux de participation était de 4,3% à la même heure lors des dernières législatives de 2017.

«affluence régulière», selon l’APS

Toutefois, si l’on en croit l’agence officielle APS, le scrutin pour les législatives anticipées a connu une «affluence régulière» dans les bureaux de vote, se déroulant dans de «bonnes conditions matérielles». En France, pays qui enregistre le plus grand nombre de ressortissants algériens, des électeurs ont parfois été accueillis avec des pancartes hostiles au régime, percevant l’acte de voter comme une «trahison».

S’étant rendu au niveau des centres de vote relevant des circonscriptions d’île-de-France (Bobigny, Créteil, Pontoise et Nanterre), l’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed Antar Daoud, a considéré qu’il s’agit de «quelques tentatives insignifiantes et infructueuses (souvent individuelles) de perturber le déroulement des opérations de vote dans quelques centres». Il s’est félicité de «la mobilisation de l’ensemble des personnels en charge de l’encadrement de ce scrutin» qui, a-t-il dit, constitue une «étape décisive dans l’édification de l’Algérie nouvelle, aspiration profonde du peuple algérien».

Le corps électoral en France compte 718 128 électeurs

Il est à rappeler, à ce propos, que le corps électoral en France compte 718 128 électeurs, répartis sur 22 centres de vote, 176 bureaux de vote et 102 bureaux délocalisés. Pour ce qui est des listes postulantes, il y a 22 listes partisanes en zone 1 (Paris), 18 listes partisanes et une indépendante en zone 2 (Marseille), alors que le nombre de sièges à pourvoir est de quatre (deux au niveau de chaque zone).

Les Algériens du Canada ont également afflué, à en croire l’APS, vers les deux bureaux de vote ouverts à Montréal et à Ottawa pour recueillir les suffrages des 14 455 électeurs que compte la circonscription consulaire. Appelés à élire deux députés parmi les candidats des 17 listes en lice dans la zone 4, qui couvre toute l’Europe à l’exception de la France ainsi que les deux Amériques, les ressortissants algériens souhaitent voir le nouveau Parlement qui sera issu de ces élections prendre en charge plusieurs dossiers sensibles et proposer des projets facilitant davantage leur adhésion à la vie politique et économique en Algérie.