L’ONM condamne le discours haineux de Bengrina



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L’Organisation nationale des Moudjahidine (ONM) a répondu aux politiciens qui se sont distingués ces dernières semaines par leurs attaques contre Tamazight et la Kabylie, tout en exprimant son inquiétude quant à l’avenir du pays.

Dans une vidéo de plus d’une demi-heure diffusée sur le site officiel de son organisation, le secrétaire général par intérim de l’ONM, Mohand Ouamar Benelhadj, a dénoncé les graves dérapages verbaux, l’invective et les mensonges dont ont fait usage certaines figures politiques, à leur tête Abdelkader Bengrina, président du parti El Bina, pour tenter de salir la Kabylie.

«Nous sommes face à des partis sans programme. On ne connaît ni leur orientation politique ni économique. On ne sait pas s’ils sont de gauche, de droite, du centre ou d’un autre bord politique… A défaut donc d’un programme, ils cherchent à salir leurs adversaires politiques en recourant à l’insulte, au mensonge, à la propagande. Ils vivent de cela, parce qu’ils n’ont rien d’autre à offrir ni à présenter aux Algériens», s’est offusqué le SG par intérim de l’ONM, regrettant ainsi la décadence politique que connaît le pays.

«Il y a près d’une semaine, un responsable politique (Abdelkader Bengrina, ndlr) a promis, dans un meeting de campagne, le paradis aux Algériens. Mais avant de parler de choses qui le dépassent et qui dépendant d’Allah, qu’est-ce qu’il a donné à la société algérienne aujourd’hui dans sa vie actuelle ?» s’interroge ce moudjahid selon lequel les hommes politiques qui versent dans un tel discours n’ont rien à donner aux Algériens et au pays.

«Quand on voit ce qui se passe actuellement sur la scène politique, il y a de quoi avoir peur pour le pays. La situation n’augure rien de bon pour notre avenir commun», a-t-il averti, soulignant que «certains chefs politiques, non seulement ne proposent rien de concret, mais vont encore plus loin en semant la division et allumant le feu», a-t-il condamné en faisant allusion aux propos injurieux et attentatoires à la Kabylie proférés par le président du parti El Bina mais aussi par le sénateur du FLN, Abdelouahab Benzaïm.

«Ces gens-là ont un sport favori. Il s’agit du dénigrement. Ils sont allés jusqu’à allumer le feu contre une région (la Kabylie)», a-t-il poursuivi, assurant qu’il s’exprimait au nom des membres de l’ONM qui ont décidé de répondre à ces gens-là. «Ils ont qualifié les Kabyles de zouaves, de coopérants, de hizb frança… Ils n’ont rien laissé aux populations de cette région. Honte à eux ! Les auteurs de ces accusations ne valent rien», a-t-il fulminé rappelant les lourds sacrifices de cette région, dont il est issu, pour l’indépendance de l’Algérie du joug colonial français.

«Ils pensent qu’ils vont être plus connus en proférant des insanités contre cette région et en disant que les Kabyles sont des zouaves. Mais la vérité est ailleurs. Les villages de la Kabylie ont été brûlés deux fois en 1867 et en 1871 par les zouaves. Et aujourd’hui, ces gens-là viennent accuser les Kabyles d’être des zouaves, c’est grave», a-t-il dénoncé, lançant un défi à ces semeurs de la division de demander la publication par le ministère des Moudjahidine de la cartographie des moudjahidine et des martyrs.

La réaction de l’ONM contre le discours haineux véhiculé par Abdelkader Bengrina a été précédée par une plainte déposée par deux avocats des barreaux de Blida et de Chlef sur la base de la loi n° 20-05 du 5 Ramadhan 1441 correspondant au 28 avril 2020 relative à la prévention et à la lutte contre la discrimination et le discours de haine.

Ces deux avocats ont fait état, entre autres, de déclarations faites par ce personnage politique le 7 juin dernier en pleine campagne électorale et qui étaient de nature à semer la haine et la division entre les citoyens. Ils ont également relevé certaines phrases et mots qui portaient atteinte à l’unité du peuple et aux constantes nationales.

En effet, le président du parti El Bina, qui s’est opposé au maintien de tamazight comme langue nationale et officielle lors de la dernière révision constitutionnelle de 2020, a qualifié cette langue maternelle de millions d’Algériens de «chose», continuant ainsi à la remettre en cause, sachant qu’elle fait partie des trois constantes nationales. Aussi, il a dans une autre déclaration tenté de remettre en cause l’engagement de la région de Kabylie dans la guerre de Libération nationale. Ses déclarations ont suscité de la colère et de l’indignation sur les réseaux sociaux.


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