Les pyromanes, les briquets usés et le vieux Bobby qui ne touchera pas à vos nonoss !

Fallait la trouver, celle-là ! Pour aider à la stabilité en Libye, l’Algérie va fournir à ce pays du …

… gaz ! 

Des feux sont allumés ces derniers jours. Et pas que dans les forêts ! C’est qu’avec l’âge, les cheveux gris et les pattes d’oie qui me bouchent la vue, j’arrive tout de même à discerner mes «pyromanes chéris». Plus que les voir vraiment, je les sens. Ah cette odeur ! La même qu’il y a des années. Un paquet d’années. Elle les trahit, cette satanée odeur. Eux, ce sont ces modules prêts à l’emploi incendiaire. En temps normal de consensus, les modules sont sagement rangés dans leur boîte. Ou vaquent discrètement à leurs affaires, qui sont nombreuses et florissantes. Mais dès le signal donné, les boîtes s’ouvrent et les modules en sortent pour faire ce qu’ils sont supposés savoir faire. Pas le mieux, parce que c’est toujours aussi grossier, toujours aussi voyant et toujours cette satanée même odeur rance qui leur colle aux basques, malgré les tonnes de parfum de marque et les chemises amidonnées. Leur mission, s’ils l’acceptent - pour reprendre la répartie célèbre de «Mission impossible» - c’est de nous entraîner dans des terrains de diversion. Des sujets auxquels en théorie tu ne t’attends pas. Mais que l’on espère te donner en pitance de débat «féroce», en os rongé jusqu’à la moelle. Tiens, Bobby ! Croque ce scandale, je l’ai sorti spécialement pour toi de la cave. Un excellent millésime. Du garanti pur jus à étincelles, benzène et propane mélangés pour t’allumer l’attention. Ton attention un peu trop rivée sur l’économie, l’industrie, les perspectives de relance, le programme ou encore la gestion du pays par les arrestations de tout ce qui bouge dans le «mauvais sens». Alors, moi, le Bobby arthrosé, le Bobby qui n’aime les Bobby que sans laisse et sans muselière, je ne me rendrais pas dans cette forêt artificielle où les modules pyromanes veulent m’entraîner afin de m’y faire admirer leur show pyrotechnique. Non ! définitivement, non ! Sur le programme, je reste. Sur la gestion quotidienne de la sortie de crise ou de l’intention réelle ou feinte de sortie de crise, je reste. Sur les signaux attendus mais toujours pas là de passer à autre chose qu’à du Bouteflika-remastérisé, je reste et resterais ! C’est l’avantage de l’âge, je l’écris et le répète. Lorsqu’on m’indique lourdement des incendies de fête foraine, lorsqu’on me désigne du doigt des départs de feu «miraculeux», je préfère focaliser sur les réserves d’eau, plutôt que sur les amateurs de briquets et de brindilles sèches. Tout en fumant du thé pour rester éveillé à mon cauchemar qui continue.
H. L.