Réfugiés du Sahel

 La mendicité comme moyen de subsistance



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Des milliers de mendiants maliens, nigériens et syriens sillonnent les artères de la capitale en quête de charité. Certains d’entre eux sont arrivés à un point de non-retour au pays d’origine.

Jamais l’Algérie n’a connu un flux migratoire aussi important que celui de ces dernières années. Après les villes du Sud, c’est au tour des villes de l’intérieur et du littoral, telles que Alger, Oran, Constantine et Annaba, de devenir des destinations de prédilection pour les candidats à l’émigration.

L’Algérie n’est pour ces aventuriers, qu’une halte dans leur long voyage, un lieu de transit pour rejoindre, le temps d’un séjour, l’éden européen. Dans leur périple semé d’embûches et de contraintes, ils épuisent, pour la plupart d’entre eux, leurs économies et se retrouvent dans l’obligation de recourir au travail au noir, au trafic de tout genre, à la prostitution et à la mendicité. Dans l’incapacité de poursuivre leur voyage, ils se retrouvent donc bloqués.

Ils ne parviennent ni à rallier l’Europe ni à retourner en arrière dans leur pays d’origine. Le voyage dure alors plus que prévu initialement. Ces naufragés du désert replongent alors dans une misère accablante. Une misère pour laquelle ils ont du quitter leurs pays. Des familles entières sombrent dans la décrépitude et le déclin, elles sont rattrapées par le dénuement et la pauvreté.

La décente aux enfers commencent ! Dans la capitale, des quartiers sont connus pour être le point de ralliement de ces laissés pour compte, à l’instar du lotissement «l’Abattoir» dans la commune de Bordj El Bahri, un quartier occupé en majorité par ces émigrés sans papiers. Ils sont originaires du Ghana, de Guinée Bissau, du Liberia et même de Centrafrique.

Plusieurs d’entre eux sont là depuis quelques mois seulement, d’autres au contraire depuis plusieurs années. Le quartier «l’Abattoir» débute par des habitations que les propriétaires louent aux migrants. A quelques dizaines de mètres de cette fraction de la ville, le visiteur s’engage dans une configuration autre.

Les maisons ne sont plus ordonnées, elles se muent progressivement en mansardes mal agencées, où des enfants en bas age jouent avec la gadoue. Les adultes vaquent à leurs besoins. «Ici c’est le point de chute des sans papiers. La majorité des maisons sont louées, à prix fort par des particuliers, à ces immigrés clandestins», confie un habitant du quartier.

«La plupart des occupants n’ont pas de travail fixe. Les plus enclin d’entre eux au travail sont sollicités par des employeurs sans vergogne pour des travaux de chantier», ajoute-t-il.

Quand ils ont la chance d’être payés, ils ne perçoivent qu’une maigre solde, «la traversée du désert saharien m’a coûté toutes mes économies. Maintenant pour subvenir à mes besoins je suis dans l’obligation de faire n’importe quel travail. Ce qui n’est pas le cas de certains de mes compatriotes qui préfèrent le gain facile», déplore Amirdou un clandestin originaire du Congo.

La mendicité comme seul moyen de subsistance

Des milliers de mendiants maliens, nigériens et syriens sillonnent les artères de la capitale à la quête de charité. Ce sont pour la plupart des réfugiés qui ont fui les affres de la guerre au Mali et en Syrie.

Ils sont partout. Dans les axes routiers, à l’entrée de la ville, sous les ponts. Femmes, hommes et enfants. Aux abords du chemin de fer près de la gare ferroviaire de Dar El Beida, un camp de fortune a été installé par ces réfugiés.

Sous un pont, ils ont aménagé des coins pour cuisiner et pour dormir. Dans le camp, des femmes s’affairent a laver des ustensiles de cuisine ternes et métalliques. Des enfants en bas âge jouent avec des branches d’arbres et des boites de conserves. Des hommes à la mine défaite, tiennent entre les mains des livres du Coran. Ils lisent inlassablement, dans une indifférence et un détachement déconcertant.

Une sérénité particulière se dégage du camp. Si la plupart de ces réfugiés de guerre sont obligés de mendier afin de nourrir leurs enfants, d’autres réfugiés étaient mendiants dans leurs pays d’origine.

Pour eux, ce n’est que la continuité d’une activité lucrative héritée de père en fils. C’est ainsi que des familles entières de réfugiés syriens se retrouvent sur les routes pour demander l’aumône.

Ils n’hésitent pas à utiliser leurs propres enfants dans la mendicité. Que ce soit sous un soleil de plomb ou sous une pluie battante, les enfants ne trouvent jamais de répit.

Ils passent des journées entières à respirer les fumées toxiques des voitures. Le laxisme des pouvoirs publics, quand il s’agit de mendiants adultes peut se comprendre, mais quand il s’agit d’enfants qui sont exploités, il n’est nullement acceptable. «Où sont les associations humanitaires pour faire cesser cette exploitation ?», fulmine un père de famille outré par la situation.

«On a l’impression que les pouvoirs publics laissent faire tant que ce n’est pas d’Algériens qu’il s’agit. Ces enfants sont des humains au même titre que nos enfants. Laisser les parents de ces enfants exploiter leur progéniture est un crime», poursuit-il. Les autorités compétentes sont appelées à faire le travail qui est le leur d’autant plus que la mendicité est une pratique qui est interdite par la loi. 


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