Et si nous allions piquer une tête ?

Lors d’un repas familial, nous avons tenté de nous organiser pour fêter, agréablement, le 59e anniversaire de l’Indépendance du pays ! Et si nous allions piquer une tête quelque part ? Il faisait chaud et quelques brasses nous remettraient, à coup sûr, la tête à l’endroit ! Le même matin, une lectrice, professeure d’université, écologue de formation, m’adressait ce message quasi désespéré, voire, peu encourageant : 
«Ce qui se passe dans ce pays est surréaliste. Je suis, actuellement, au Chenoua. Le 1er juillet, le wali de Tipasa a inauguré la saison estivale en grande pompe, matchs de tout genre, tournoi de boxe, de judo, de karaté et j'en passe. Le vendredi, la médiatisation aidant, ça a drainé des dizaines de milliers d'estivants, sans aucune mesure de protection. On a mis près d'une heure pour aller jusque chez nous depuis l'entrée du Chenoua. Des bus, des minibus dignes d'une sortie de bureau ! Une vraie faoudha ! Autrement dit : ‘‘Démerdez-vous avec ce Covid, ce n'est pas le problème du wali, c'est le problème du personnel hospitalier.’’ Ahurissant ! Et toujours ce déni des capacités d'un site en matière d'espace, de parkings, de nettoyage ou même de poubelles. Ce matin, indifférentes aux  montagnes d'ordures, une horde de hidjabyates, djelbabyates qui louent des bus entiers pour venir y barboter en burkini mais auxquelles on n'a pas appris à mettre leurs ordures dans un sachet et pas à les abandonner à même le sable. Affligeant !!! Ce qui me déroute, c'est qu'il n'y a aucune réflexion concernant les capacités d'un site comme cela se fait ailleurs.» Je me souviens des propos d’un ministre du Tourisme qui évoquait, il y a quelques mois, l’urgence de «lever les entraves qui freinent les nouveaux projets». Bien entendu, on ne sait ni de quels projets il s’agit ni ce qui empêche de les concrétiser. Ce qui étonne dans les interventions de nos hauts responsables, c’est que l’on fait toujours l’impasse sur les ordures, l’hygiène, le respect de la nature, la participation citoyenne... Le discours ne cible jamais la responsabilité des estivants qui prennent d’assaut des plages propres qu’ils abandonnent dans l’état décrit plus haut. 
M. B.