Passeurs et harragas au taquet !



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Il fait chaud. La mer est calme et les candidats à la traversée clandestine sont prêts à concrétiser leur rêve d’aller voir de plus près ce qui s’offre de l’autre côté des frontières. Il n’est pas dans mon intention de rajouter de la douleur à la douleur de la séparation et encore moins au désespoir de parents impuissants à dissuader leurs enfants de rêver à améliorer leur condition de vie. Mais je ne comprends pas trop les réactions de ces parents une fois les risques engagés et qu’il est souvent trop tard pour intervenir. On coupe la route, on brûle des pneus pour faire pression sur l’autorité censée veiller au bien-être de ses concitoyens. Tout en reprochant à cette dernière de ne se soucier que du confort d’appareils détenteurs de privilèges qu’ils ne distribuent qu’à leurs clients. Que faire sinon accepter que l’un de ses enfants confie sa traversée et donc son désir d’aller respirer un autre air à une mer pas toujours amicale ? Les candidats à l’émigration clandestine n’optent pas pour les pays du Moyen-Orient. Pour s’épanouir, c’est vers l’Occident que s’élaborent leurs obsessions. Ce même ailleurs dont ils démontent  ponctuellement les croyances, les pratiques culinaires, la mode vestimentaire quand ils ne s’en prennent pas aux comportements sociaux qui heurtent la morale. Celle qu’un environnement fermé sur lui-même leur aura servie pour éducation. Je me souviens qu’il y a quelques mois, des voix s’étaient élevées, ce n’était ni nouveau ni original, pour boycotter les produits français. Un lecteur m’avait écrit ceci : 
«Merci pour la belle blague du boycott des produits français, y compris celui des joueurs professionnels de notre équipe de football. Je vous informe qu’ici, à Boumerdès, chaque nuit, des embarcations emmènent les jeunes de la ville vers les rivages espagnols avec l’intention d’atteindre ensuite Paris. Ce qui est nouveau, c’est que, dès qu’un jeune du quartier informe ses copains qu’il a atteint la France, c’est la fête dans la houma, le quartier, avec pétards, feux d’artifice, chants et cris de joie.»  Pourquoi ce message ne m’a pas étonnée ? La question que je me pose est à quoi aspirent réellement ceux qui confient leurs économies à des passeurs criminels et embarquent, espoirs en bandoulière, en direction de  contrées «impies» ?  
M. B.


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