Ça ne manque pas d’air !



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Nouveau délit de presse en perspective : l’atteinte au moral de…

… l’oxygène !

Ça me plonge en état de perplexité profonde ! C’est au moment où tout le monde se rend compte que nos hôpitaux sont en crise de fonctionnement chronique que le ministère de la Santé perd une de ses prérogatives. Dernier remaniement ministériel en date, et hop ! La « réforme hospitalière » disparaît de l’intitulé générique du ministère ! À quoi répond ce dégraissage subi et agressif ? Quelle était cette urgence impérieuse et surtout à aucun moment expliquée du biffage de la réforme hospitalière des missions du Professeur Benbouzid ? Nous, ici, et la planète entière maintenant, à travers des vidéos et des posts terribles découvrons — pour ceux qui découvrent — ou tout bonnement confirmons —pour ceux qui le savaient ou s’en doutaient déjà — que l’hôpital algérien est déphasé. Obsolète, dans sa conception, par exemple en dispositif et mécanisme d’alimentation en oxygène. Les hôpitaux dans le monde ne fonctionnent plus par approvisionnement mobile, à l’aide de camions-livreurs et d’obus. Ça se faisait dans les trente glorieuses, ça se pratiquait dans les soixante pas du tout glorieuses. Ça ne se fait plus ! C’est cela aussi la réforme hospitalière ! Prendre conscience de cette obsolescence. Et faire en sorte de la bannir en mettant nos structures hospitalières aux normes universelles de soins. Soustraire ce pan immense, celui de la réforme au ministre actuel, c’est le condamner à gérer les appros en bouteilles, les arrivages de camions et les bousculades au déchargement. Ce n’est pas son boulot, ya bouguelb ! Et puis, dans cette nouvelle béance de gouvernance créée de facto par la disparition du pôle « réforme hospitalière », personne pour te dire, t’expliquer par quoi ça va être remplacé. Comment on compte réformer, voire révolutionner le fonctionnement de nos hôpitaux. Par le don ? Par l’achat express de concentrateurs sur un marché mondial qui a déjà senti l’aubaine et réajusté ses prix ? Ou par une opération du Saint-Esprit, comme celle que je viens de voir à la télé qui montre des officiels endimanchés, alignés en rangs d’oignons, drapeau algérien à la main et donnant le top-départ d’une caravane de la solidarité en oxygène vers des zones étouffées, étranglées ? Si c’est celle-là la seule perspective, ça ne manque pas d’air ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.


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