« Bent Bladi » aux manettes de  »Club CAN » sur beIN Sports



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En professionnelle bien avertie, elle mesure la teneur de la digue déontologique à l’œuvre à l’antenne. Et se sait attendue au tournant par ceux, tatillons, qui veillent sur les accents prononcés par les présentateurs des émissions et autres commentateurs. Journaliste de vocation, c’est aussi une supportrice des ‘’Fennecs’’.

Plus qu’une ‘’fan’’ qui vibre pour son équipe nationale préférée, c’est une chauvine dans l’âme. Mais, question tranchée, elle se gardera de dire ‘’Allez les Fennecs !’’ à l’antenne. Vanessa Le Moigne – c’est d’elle qu’il s’agit – anime, depuis hier soir, le ‘’Club CAN’’, le studio que beIN France a aménagé sur une de ses antennes – beIN Sports 1 — spécialement pour la Coupe d’Afrique des Nations 2024.

Comme en 2022, la chaîne hexagonale du network qatari jouit des droits de diffusion en France de la plus prestigieuse compétition africaine. Jusqu’au 11 février, date de la finale, beIN sera en interactivité quotidienne avec la communauté africaine de France. Maghrébins, Egyptiens et fans de l’Afrique subsaharienne auront les yeux fixés sur beIN Sports 1 pour les matchs de leurs sélections favorites et le ‘’Club CAN’’. Présentatrice dominicale de « beIN Center », Vanessa Le Moigne a été désignée par sa direction de la rédaction pour jouer à la ‘’cheffe d’orchestre de cette couverture’’.

Au beIN sports

Connue en interne depuis un moment, cette information a été portée à la connaissance des médias et du grand public mardi dernier à l’occasion de la présentation du dispositif de beIN Sports pour la couverture de l’évènement. Dès que Florent Houzot – directeur des antennes de beIN France – a fini la présentation du dispositif à la presse, Léna Guiheneuf du quotidien sportif « L’Equipe » a été à la rencontre de Vanessa Le Moigne pour une interview pour les besoins d’ « Extra Médias’’, la rubrique dédiée au monde de la presse sportive. Sentiment prévisible, Le Moigne n’a pas caché sa satisfaction de se voir reconduite, comme en 2022, aux manettes du ‘’Club CAN’’.

Il y a deux ans, son baptême de feu avec la CAN lui avait valu le long surnom de ‘’chat noir pour l’Algérie’’. C’est ainsi, au gré des circonstances médiatico-footballistiques’’, que ses collègues de la chaîne lui rappellent sa ‘’première’’ aux manettes de ‘’Club CAN’’ sur fond de déroute de la bande de Belmadi.

Au pays des Lions Indomptables, les Fennecs se sont révélés dans la peau de l’une des proies les plus faciles de la compétition. Une déroute historique dès le premier tour : un seul point glané en trois matchs (un nul et deux défaites) et une déshonorante place de lanterne rouge, l’une des plus catastrophiques dans le feuilleton des participations algériennes.

Née voici quarante-et-un an en banlieue parisienne d’un père breton et d’une mère algérienne, Vanessa n’a pas échappé à l’assaisonnement de la mixité et de la double appartenance. Elle flirtait avec la vingtaine quand elle a traversé la Méditerranée pour la première fois.

« Quand j’ai atterri à Oran et que je suis sortie de l’avion, l’odeur, l’atmosphère…J’en ai pleuré parce que je me suis sentie chez moi. Et puis les gens…Aujourd’hui, ils m’appellent +Bent Bladi+, la fille de mon pays. Ça me touche beaucoup. J’ai toujours dû revendiquer mon appartenance parce que je m’appelle Vanessa Le Moigne et que ça ne se voit pas. Mon père est breton et je suis typée. Mais je ne suis pas opportuniste, comme on a pu me le reprocher. J’ai juste choisi entre mon père et ma mère’’.

« Je parle la darija »
Avant d’aller à sa rencontre, la journaliste de « L’Equipe » s’est informée sur les signes particuliers de son profil et a relu ses propos aux médias. Dont une confession au détour de laquelle elle avait avoué combien elle trainait comme un ‘’complexe’’ le fait de ne pas parler arabe.

« Je comprends en partie la darija (l’arabe dialectal). Par contre, je ne peux pas m’exprimer ou alors par des petites phrases par ci-par là. Ma mère l’a toujours parlé devant moi et elle s’adressait parfois directement à moi, surtout quand elle était en colère (…) Il m’est arrivé parfois d’entendre que l’on parlait de moi en arabe et de comprendre ce qui était dit. D’ailleurs, je ne devrais pas le dire là, parce qu’on ne le fera plus ! », dit celle aux yeux desquels ses origines mélangées ont « toujours » compté.

Diplômée de la Sorbonne en Lettres modernes – techniques et langage des médias – et de l’ISCPA, l’Institut supérieur des médias de Paris, elle entame sa carrière de journaliste en herbe à « Yvelines Première’’ (chaîne locale qui émet depuis l’ouest parisien) avant de rallier la chaîne Sport365 (Orange Sports) sous les auspices de Patrick Chêne, ex présentateur professionnel du ‘’JT’’ de France 2 et l’un des meilleurs journalistes français.

Elle travaillera par la suite à « L’Equipe TV » avant d’intégrer, au rang de l’équipe fondatrice, le ‘’team’’ de beIN lors du lancement de la chaîne française du groupe qatari. D’entrée, elle se révèle comme une ‘’figure incontournable’’ d’’’al banafsajiya’’, allusion à la couleur violette qui tient lieu d’identité visuelle du groupe beIN.

Après « L’Expresso » — émission matinale qu’elle présentait le week-end – et « Omar c’est foot » où elle intervenait aux côtés du présentateur consultant franco-argentin Omar Da Fonseca, Vanessa Le Moigne présente, depuis septembre 2020, « beIN Center’’, une émission dominicale dédiée au sport. Entre autres invités qu’elle avait reçus pour animer l’instant décalé de l’émission, le ‘’fils de son père’’ : Kamel El Harrachi accompagné du banjoniste Sid Ali. Bien évidemment, Vanessa Le Moigne n’a pas résisté à la demande qui s’imposait en cette circonstance : ‘’Ya Rayah’’, le tube planétaire que la journaliste a fredonné à l’antenne et dédicacé aux téléspectateurs.

Compétition née en 1957 quatre longues années avant le début de l’ère des décolonisations en grand nombre, la CAN est « l’une de mes compétitions préférées », dit la journaliste qui affirme avoir « souvent trouvé qu’elle n’était pas assez valorisée » alors qu’il s’agit « pourtant de l’équivalent d’un Euro ».

A l’heure d’entamer son second vécu professionnel à l’épreuve de la compétition, Vanessa Le Moigne précise les contours du regard journalistique qu’elle porte sur l’épreuve. Dans la couverture ambiante des compétitions footballistiques continentales par les chaînes TV, ‘’il y avait une façon différente de la traiter en axant plus sur le côté folklorique alors que, sportivement, avec les joueurs présents, les tactiques mises en place et les différents styles de jeu, elle est plaisante à regarder’’.

D’ici le 11 février, Vanessa Le Moigne sera accompagnée, entre autres consultants, de l’algérien Adlène Guedioura. Désormais retraité de la compétition internationale, le fils de Nacer – figure emblématique de de Soustara et ancien baroudeur de l’USMA – apportera à la ‘’chaîne violette’’ sa connaissance des arènes et des équipes africaines.

Un pronostic au crédit des Pharaons
Vanessa assure vouloir « traiter la compétition et les matches en étant la plus informative possible, en m’appuyant sur l’expertise des consultants en plateau. Il faut parler tactique, mais savoir être léger aussi pour s’adresser à tout le monde. Je pense toujours aux enfants devant la télévision – j’ai été à leur place – ou aux gens qui ne connaissent moins le foot et qui attendent que je vulgarise. Je veux les accueillir de la façon la plus plaisante possible ».

Quid de sa teneur éditoriale d’ici le 11 février ? ‘’Avec vos origines algériennes, interroge la journaliste de « L’Equipe », couvrir la CAN tient-il de l’exercice qui prend un autre sens ? Réponse sans ambages de celle que les Algériens abordent avec ces accents de ‘’Bent Bladi’’ : dans ses émissions, elle utilise son lien avec l’Algérie « en faisant de l’humour ». De quelle manière ? « J’accepte qu’on me chambre, qu’on me dise par exemple que je suis un chat noir pour l’Algérie (ndlr, allusion à la déroute du tenant de 2019 en 2022 lors du premier Club Can de Vanessa).

Mais en plateau, j’essaie de ne pas trop en parler. Les téléspectateurs n’aiment pas trop les partis pris, surtout venant de la personne qui présente. Donc, je fais des petits clins d’œil, mais je passe rapidement à autre chose ». Vanesse Le Moigne, qui joue au foot et excelle dans l’art du jonglage en plateau, « déteste » se livrer à l’exercice hypothétique du pronostic car « j’ai tout le temps tort ! ».

Mais pour cette édition 2024, « je dirais l’Egypte » comme favori à la succession aux ‘’Lions de la Téranga’’. Son pronostic au crédit des Pharaons, elle l’argumente en empruntant aux annales de la CAN et ce qu’elle renvoie comme indicateurs en termes de palmarès. « Le football, c’est toujours une affaire d’histoire. On l’a vu pour la Coupe du monde avec Lionel Messi, il lui manquait ce titre pour asseoir sa légende. Il manque la CAN à Mohamed Salah pour asseoir la sienne ».

Nul ne doute que Vanesse Le Moigne aimerait, au fond d’elle-même, que Riad Mahrez réédite la passe de deux après le numéro du Caire. « Et je n’ose pas dire l’Algérie », lâche-t-elle du bout des lèvres, sourire en coin. Et la présentatrice du ‘’Club Can’’ de forcer un peu sur le sentiment qui l’habite : « J’adorerais évidemment mais je refuse de mettre la pression à la sélection. Donc en ma qualité de chat noir, je dirais que l’Algérie n’est absolument pas favorite », concède-t-elle avec des accents d’exclamation.


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