Lies Saadi, député FLN

« Ils ont vendu toute la côte algéroise ! »

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Vous avez décidé d’interpeller le Premier ministre à travers une question orale pour dénoncer l’utilisation la gestion des terrains notamment sur les côtes. Qu’est ce qui a motivé votre interpellation ?

Parce que quand vous vous promenez du côté de la côte algérienne, vous êtes frappé par le béton et les constructions illicites qui amochissent les paysages. Ils ont vendu toute la côte algéroise.

De qui parlez-vous ?

 Je parle des autorités locales incarnées par leurs premiers responsables, à savoir les walis. Je vous donne l’exemple de Tipaza, quand vous parcourez sa côte, vous êtes d’emblée choqué par sa dégradation et le fait qu’il y a même des constructions sur des terres agricoles.

Mais le pire est qu’il y a des gens qui ont construit des immeubles dans des plages. C’est un phénomène assez récent : cela fait, en effet, cela fait à peu près  une dizaine d’années que les choses se sont dégradés de la sorte, et que des gens ont profité d’une situation pour construire  n’importe quoi et n’importe comment.

 

Qui en est responsable ?

La responsabilité commence par celle du wali et concerne tout autant les collectivités locales.

 

Comment se fait-il que des particuliers ont profité pendant cette période ?

C’est-à-dire que nous sommes dans une conjoncture où les gens en profitent et font ce qu’ils veulent, prennent des terrains et construisent tous azimut alors que de l’autre côté on observe un silence des autorités locales.

L’Algérie n’était pas comme ça : il y avait avant une certaine discipline, les gens étaient empreints de civisme, respectueux des villes, des côtes et de la nature. Ils étaient respectueux surtout du caractère agricole des terres, mais aujourd’hui, on ne comprend plus rien. D’un seul coup et brutalement tout le monde se met à construire et à s’adjuger des terrains.

Qu’est ce qui s’est passé pour que les choses se dégradent de la sorte et de manière brusque ? C’est quoi ce laxisme des autorités locales ? C’est quoi ce mépris de la nature et des règles élémentaires de construction ? Nous nous posons ces questions et nous ne trouvons pas de réponses.

Vous mettez en cause la responsabilité du wali de Tipaza dans les constructions anarchiques au niveau de la cote ?

Oui, c’est bien cela.

 

Comment pouvez-vous accuser le wali de Tipaza qui vient juste d’être installé dans ses fonctions ?

Je ne parle pas d’un wali qui vient à peine de prendre ses fonctions. Je parle de ses prédécesseurs. Ce n’est pas normal, c’est une situation délétère qui nous fait réagir et nous pousse à la dénoncer dans l’espoir d’être entendu par qui de droit dans le but de changer les choses.

Il y a des walis qui ont grandement altéré des wilayas qu’on retrouve maintenant nommés dans d’autres wilayas à l’occasion du récent mouvement dans le corps des walis. Je pense qu’un wali qui a échoué dans la gestion d’une wilaya ne peut pas réussir dans une autre. C’est comme si que les walis qui ont péché par leur mauvaise gestion sont récompensés. Nous nous interrogeons sur cette tendance parce que la logique voudrait qu’avant d’opérer un mouvement des walis, un bilan de gestion soit établi de sorte à marginaliser ceux qui ont dégradé des wilayas.

Qu’attendez-vous de votre interpellation au Premier ministre sur cette question ?

J’attends qu’il intervienne pour remettre de l’ordre dans les choses, parce que ce n’est pas normal de laisser les choses en l’état.  Il faut qu’on diligente des commissions d’enquête sur le sort réservé aux terres agricoles, aux cotes algériennes pour mettre la lumière sur tous les dépassements. Il y a une réalité que tout le monde connait et voit. Elle nécessite une intervention urgente des pouvoirs publics.

Nadia Mellal

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